Politique

Lettre de suffrage, les Romains se servaient de cette lettre pour donner leurs suffrages dans les assemblées du peuple. Lorsqu'on proposait une nouvelle loi à recevoir, on divisait en centuries ceux qui devaient donner leurs voix, et l'on distribuait à chacun d'eux deux ballotes de bois, dont l'une était marquée d'un A majuscule qui signifiait antiquo ou antiquam volo ; l'autre était marquée de ces deux lettres U R, uti, rogas. Ceux qui s'opposaient à l'établissement de la loi jetaient dans l'une la première de ces ballotes, pour signifier, je rejette la loi, ou je m'en tiens à l'ancienne. (G)
S. f. (Politique) c'est un désordre dans un état, qui consiste en ce que personne n'y a assez d'autorité pour commander et faire respecter les lais, et que par conséquent le peuple se conduit comme il veut, sans subordination et sans police. Ce mot est composé d' privatif, et de , commandement.

S. f. (Politique) sorte de gouvernement politique administré par un petit nombre de gens nobles et sages ; d', Mars, ou puissant, ou d', très-bon, très-fort ; et de , force, puissance, puissance des grands. Les auteurs qui ont écrit sur la politique préfèrent l'aristocratie à toutes les autres formes de gouvernement. La république de Venise et celle de Genèsesont gouvernées par des nobles à l'exclusion du peuple. Il me semble que l'aristocratie et l'oligarchie aient beaucoup de rapport ensemble ; cependant l'oligarchie n'est qu'un gouvernement aristocratique vicié, puisque dans l'oligarchie l'administration confiée à un petit nombre de personnes, se trouve comme concentrée dans une ou deux qui dominent sur toutes les autres. Voyez OLIGARCHIE. (G)

Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres. La liberté est un présent du ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit d'en jouir aussitôt qu'il jouit de la raison. Si la nature a établi quelque autorité, c'est la puissance paternelle : mais la puissance paternelle a ses bornes ; et dans l'état de nature elle finirait aussi-tôt que les enfants seraient en état de se conduire. Toute autre autorité vient d'une autre origine que de la nature. Qu'on examine bien, et on la fera toujours remonter à l'une de ces deux sources : ou la force et la violence de celui qui s'en est emparé ; ou le consentement de ceux qui s'y sont soumis par un contrat fait ou supposé entr'eux, et celui à qui ils ont déféré l'autorité.