S. f. (Serrurerie) sorte de machine de fer, de cuivre ou de bois, qui s'ouvre avec une clé, et qu'on applique à une porte, une armoire, etc. pour les fermer. Les pièces dont elle est composée sont un péne qui la ferme, un ressort qui le fait agir, un foncet qui couvre ce ressort, un canon qui conduit la clé, et plusieurs autres pièces renfermées dans sa cloison, avec une entrée ou écusson au-dehors. Anciennement les serrures s'attachaient en - dehors ; et il y a encore des endroits où les ouvriers en serrurerie sont obligés d'en faire de semblables pour leur chef-d'œuvre, quand ils se font passer maîtres. Il y a plusieurs sortes de serrures, que nous allons définir dans des articles séparés.

Serrure à bosse. Serrure qui sert pour les portes des caves. On la noircit à la corne, pour la garantir de la rouille.

Serrures à clanches, serrure qu'on met aux grandes portes des maisons, et qui sont ordinairement composées d'un grand pêne dormant à deux tours, avec un ressort double par derrière.

Serrure à deux fermetures, serrure qui se ferme par deux endroits dans le bord du palastre.

Serrure à houssette. C'est une serrure qui est ordinairement pour les coffres simples, qui se ferme à la chute du couvercle, et qui s'ouvre avec un demi-tour à droite.

Serrure à pêne dormant, serrure qui ne se ferme et s'ouvre qu'avec la clé.

Serrure à ressort, serrure qui se ferme en tirant la porte, et qui s'ouvre par le dehors avec un demi-tour de clé, et en - dedans avec un bouton qui se tire avec la main.

Serrure à un pêne en bord, serrure où le pêne est plié en équerre par le bout, et recourbé en demi-rond, pour faire place au ressort.

Serrure bénarde, serrure qui s'ouvre de deux côtés. Elle est garnie d'une, de deux ou de trois planches fendues qui passent par la clé.

Serrure treffilière, serrure qui ne s'ouvre que d'un côté. V. l'art. SERRURERIE et les Pl. de cet art. (D.J.)

SERRURES de la Grèce moderne, (Histoire des Arts) il n'y a presque dans toute la Grèce que des serrures de bois ; voici quelle en est la fabrique. Ils font un trou à la porte, à-peu-près comme celui de nos serrures, et attachent par derrière vis-à-vis du trou, et proche de la gâche deux petits morceaux de bois percés, que nos menuisiers appellent des tourillons. Ces deux petites pièces de bois en soutiennent une autre qui a des dents, et qui coule en liberté par le trou des tourrillons pour entrer dans la gâche, et pour en sortir. Nos artisans appellent cette petite pièce une crémillere. Chaque habitant porte sur soi un crochet, tantôt de fer, tantôt de bois, et le passe par le trou de la serrure, afin de lui faire attraper une des dents de la petite crémillere qui, par ce moyen, joue en liberté dans la gâche, selon que le crochet la conduit pour ouvrir ou fermer la porte ; s'ils n'étaient honnêtes gens, il leur serait aisé de se voler les uns les autres, et il ne faudrait pas de ces serrures chez les Magnotes.

Remarquons en passant, que les serrures dont se servaient ordinairement les anciens Romains, n'étaient point appliquées aux portes comme les nôtres, mais elles ressemblaient assez aux serrures des Grecs modernes ; et pour ouvrir la porte, on agitait une cremillere qui entrait dans la gâche ; d'où vient qu'Ovide dit excute forte peram. (D.J.)