S. m. (Belles-lettres) c'est celui qui traduit un livre, qui le tourne d'une langue dans une autre. Voyez le mot TRADUCTION.

Je me contenterai d'observer ici, que les matières de sciences et de dogmes, exigent d'un traducteur une grande précision dans les termes. Celles que décrit la Poésie, rejettent les périphrases, qui affoiblissent les idées ; et un attachement servile, qui éteint le sentiment. La représentation scrupuleuse de tous les membres d'un poète, n'offre qu'un corps maigre et décharné ; mais la représentation libre ne doit pas être infidèle. On dit que M. de Sévigné comparait les traducteurs à des domestiques qui vont faire un message de la part de leur maître, et qui disent souvent le contraire de ce qu'on leur a ordonné. Ils ont encore un autre défaut de domestiques, c'est de se croire aussi grands seigneurs que leurs maîtres, surtout quand ce maître est fort ancien et du premier rang. On a Ve des traducteurs d'une seule pièce de Sophocle ou d'Euripide, qu'on ne pouvait pas jouer sur notre théâtre, mépriser Cinna, Polieucte et Caton. (D.J.)