(Belles-lettres) en philologie, c'est un terme hébreu, qui signifie littéralement ordre du monde : c'est le titre de deux chroniques dans cette langue.

Elles sont toutes deux très-courtes, quoique l'une le soit beaucoup plus que l'autre ; c'est pourquoi l'une est appelée seder-olam rabba, c'est-à-dire la grande chronique ; et l'autre, seder-olam zuta, ce qui veut dire la petite chronique.

Le seder-olam-rabba commence à la création du monde, et s'étend jusqu'à la guerre du faux messie Barchochebas, sous Adrien, cinquante-deux ans après la destruction du temple de Jérusalem, et par conséquent, la cent vingt-deuxième année de Jesus-Christ. Tout cela est presque entièrement tiré de l'Ecriture, excepté la fin ; c'est l'ouvrage de R. Josa, fils de Chilpheta de Tsippota, qui vivait dans le second siècle, environ l'an 130, et qui fut maître du fameux R. Juda Hakkadosch, qui a compilé la Mischna.

Le seder-olam-zuta, est un abrégé du premier, il descend jusqu'à Mar Sutra, qui vivait 450 ans après la destruction du temple, ou 522 ans après Jesus-Christ. Morin, toujours porté à diminuer l'antiquité des principaux livres des juifs, tâche de prouver qu'il a été écrit vers l'an 1124 de Jesus-Christ, comme il est exprimé en effet au commencement de ce livre ; mais R. Dav. Gants a renversé cette opinion dans son Tsemahh David ; il a fait voir que la date qui est au commencement, est une vraie falsification.

Ces deux chronologies furent imprimées d'abord à Mantoue en 1514, in -4°. à Basle, par Frobenius, en 1580, in -8°. à Venise, en 1545, in -4°. à Paris, avec une traduction latine de Genebrard, in -12. Elles ont été réimprimées depuis à Amsterdam en 1711.