S. m. (Littérature) on connait cet instrument à deux anses, courbé en rond par-derrière, et dont le creux diminue insensiblement sur le devant : ce qui lui donne la forme d'une coquille ; voilà la conque célèbre des Egyptiens, des Grecs et des Romains ; nous allons dire pourquoi.

L'enfant chéri d'Osiris et d'Isis, et le serpent qu'on y joignait, passèrent d'Egypte à Athènes, qui était une colonie venue de Saïs, et de-là furent portés bien loin ailleurs. Telle est visiblement l'origine de l'usage qu'avaient les Athéniens de placer les enfants dans un van aussitôt après la naissance, et de les y coucher sur un serpent d'or. Cette pratique était fondée sur la tradition, que la nourrice de Jupiter l'avait fait pour le dieu ; et Minerve pour Ericthonius.

De si grands exemples ne pouvaient qu'accréditer dans la Grèce l'usage de mettre sur un van les enfants nouvellement nés. C'est pourquoi Callimaque nous dit que Némésis attentive à toutes les bonnes pratiques, posa le petit Jupiter sur un van d'or ; c'était en même temps une cérémonie fort ordinaire chez les Athéniens, surtout dans les familles distinguées, d'étendre les petits enfants sur des serpens d'or.

Tout le monde sait encore que le van était consacré au dieu du vin ; et mystica vannus Iacchi, dit Virgile. Les commentateurs apportent deux raisons de cette consécration du van mystérieux voué à Bacchus, qui sont toutes deux plausibles : l'une, parce qu'Isis avait ramassé dans un van les membres épars d'Osiris, qui est le même que Bacchus, et que Tiphon avait mis en pièces. L'autre raison est prise de ce que les vignerons offraient à Bacchus dans un van les prémices de la vendange. (D.J.)

VAN, s. m. (terme de Vanniers) instrument d'osier à deux anses, courbé en rond par-derrière qu'il a un peu relevé, dont le creux diminue insensiblement jusque sur le devant. Les vants servent à vanner les grains pour en séparer la menue paille et la poussière. Ils sont le principal objet du métier des vanniers-clôturiers. (D.J.)

VAN, (Géographie moderne) ville et château de la grande-Arménie, vers les sources de l'Euphrate, sur les confins des deux empires turc et persan, à 70 lieues au sud-ouest d'Erzeron. Van est aujourd'hui sous la domination du grand-seigneur, et a son château ou sa forteresse sur une montagne voisine ; les habitants sont pour la plupart arméniens. Tout près de la ville, est un lac du même nom, l'un des plus grands de l'Asie, et qui peut avoir 50 lieues de circuit. C'est le Mantiana palus de Strabon, l. XI. p. 529. Ce lac de Van est aussi nommé lac d'Actamar ; on n'y trouve qu'une sorte de poisson qui est un peu plus gros que nos sardines, et dont il se fait tous les ans un grand débit en Perse et en Arménie. (D.J.)