v. action. (Littérature) action, ou, pour mieux dire, licence poétique, par laquelle on prête un corps, une âme, un visage, un esprit à des êtres purement intellectuels ou moraux, auxquels on attribue aussi un langage, un caractère, des sentiments et des actions.

Ainsi les poètes personnifient les passions ou d'autres êtres métaphysiques dont ils ont fait des divinités, et que les païens adoraient ou craignaient, telles que l'envie, la discorde, la faim, la fortune, la victoire, la déesse de la persuasion, le dieu du sommeil. A leur imitation, les modernes ont aussi personnifié des êtres semblables, telle est la mollesse dans le Lutrin de Boileau ; le fanatisme, la discorde, la politique, l'amour dans la Henriade de Voltaire. Voyez MACHINES, MERVEILLEUX. On peut voir sous ces mots quelles précautions un auteur doit observer en personnifiant certains êtres, et dans quelles bornes ils sont maintenant resserrés à cet égard.

Quelques auteurs prétendent que les êtres personnifiés sont essentiels au poème épique, et d'autres réduisent à ces sortes de fictions toutes les libertés que peuvent maintenant prendre les auteurs qui travailleraient en ce genre. Voyez MERVEILLEUX.