S. m. (Belles Lettres) c'est un récit fabuleux en prose ou en vers, dont le mérite principal consiste dans la variété et la vérité des peintures, la finesse de la plaisanterie, la vivacité et la convenance du style, le contraste piquant des événements. Il y a cette différence entre le conte et la fable, que la fable ne contient qu'un seul et unique fait, renfermé dans un certain espace déterminé, et achevé dans un seul temps, dont la fin est d'amener quelque axiome de morale, et d'en rendre la vérité sensible ; au lieu qu'il n'y a dans le conte ni unité de temps, ni unité d'action, ni unité de lieu, et que son but est moins d'instruire que d'amuser. La fable est souvent un monologue ou une scène de comédie ; le conte est une suite de comédies enchainées les unes aux autres. La Fontaine excelle dans les deux genres, quoiqu'il ait quelques fables de trop, et quelques contes trop longs.

CONTE, FABLE, ROMAN, syn. (Grammaire) désignent des récits qui ne sont pas vrais : avec cette différence que fable est un récit dont le but est moral, et dont la fausseté est souvent sensible, comme lorsqu'on fait parler les animaux ou les arbres ; que conte est une histoire fausse et courte qui n'a rien d'impossible, ou une fable sans but moral ; et roman un long conte. On dit les fables de La Fontaine, les contes du même auteur, les contes de madame d'Aunoy, le roman de la princesse de Clèves. Conte se dit aussi des histoires plaisantes, vraies ou fausses, que l'on fait dans la conversation. Fable, d'un fait historique donné pour vrai, et reconnu pour faux ; et roman, d'une suite d'aventures singulières réellement arrivées à quelqu'un. (O)