S. m. (Littérature) ce terme dans l'histoire du bas Empire et dans celle de France a été employé pour désigner une couronne. Il était d'usage d'envoyer des couronnes à certains princes. Chilperic en envoya une à Eudes, duc d'Aquittaine, pour le mettre dans ses intérêts, et l'engager à se déclarer contre Charles Martel. On a mis en question, si le don de ce règne ou de cette couronne devait être regardé comme un présent gratuit, ou comme une reconnaissance tacite de la souveraineté de celui à qui on l'envoyait. Le P. le Cointe a décidé qu'il ne s'agissait que d'un simple présent sans attribution de souveraineté. M. de Valais a soutenu au contraire, mais avec moins de vraisemblance, que la reconnaissance de la souveraineté était attachée à cette couronne.

Quoi qu'il en sait, il est évident que dans quelques historiens le mot regnum conserve encore son ancienne signification, royaume, indépendance, souveraineté, et qu'en d'autres, par une acception particulière, ce terme ne signifie plus qu'un présent d'un grand prix que se faisaient les personnes d'un certain rang, et qui consistait ordinairement en de riches couronnes.

C'est à celui qui veut faire usage de pareilles autorités, à bien étudier le langage ordinaire de son auteur, et par rapport au temps où il a écrit, et par rapport au sujet dont il traite ; à bien examiner ce qui précède et ce qui suit, pour déterminer ensuite, eu égard aux vérités historiques connues, le sens naturel de certains mots que l'ignorance ou le mauvais usage ont extrêmement détournés de leur ancienne et véritable signification. (D.J.)

REGNUM, (Géographie ancienne) ville de la grande Bretagne. L'itinéraire d'Antonin, iter. 7, la met à 96 milles de Londres ; on croit que c'est présentement Rinewood. M. Thomas Gale soupçonne que c'était une colonie venue de la ville Regium ou Reginum dans la Rhétie. Les habitants de cette ville et de son territoire sont appelés Regni par Ptolémée. (D.J.)