S. m. (Littérature) bâton augural recourbé par le bout comme une crosse, et plus gros dans cette courbure qu'ailleurs.

Romulus, dont la politique demandait de savoir se rendre les dieux favorables, créa trois augures, institua le lituus pour marque de leur dignité, et le porta lui-même, comme chef du collège, et comme très-versé dans l'art des présages : depuis lors, les augures tinrent toujours en main le lituus, lorsqu'ils prenaient les auspices sur le vol des oiseaux ; c'est par cette raison qu'ils ne sont jamais représentés sans le bâton augural, et qu'on le trouve communément sur les médailles, joint aux autres ornements pontificaux.

Comme les augures étaient en grande considération dans les premiers temps de la république, le bâton augural était gardé dans le capitole avec beaucoup de soin ; on ne le perdit qu'à la prise de Rome par les Gaulois, mais on le retrouva, dit Ciceron, dans une chapelle des Saliens sur le mont-Palatin.

Les Romains donnèrent aussi le nom de lituus à un instrument de guerre courbé à la manière du bâton augural, dont on sonnait à peu près comme on sonne aujourd'hui de la trompette ; il donnait un son aigu, et servait pour la cavalerie. (D.J.)