VIN, (Littérature) en latin myrrhinum vinum ; c'était chez les anciens, du vin mêlé de myrrhe avec art, pour le rendre meilleur et le conserver plus longtemps, suivant Aetius, Tetrab. 4. serm. 41. cap. cxxiij. on en faisait grand cas, ainsi que de quelques autres boissons myrrhées. Pline, liv. XIV. ch. XIIIe nous le dit : lautissima apud priscos vina, erant myrrhae odore condita. Les lois des douze tables défendaient d'en répandre sur les morts.

Ce n'était pas de ce vin de myrrhe si prisé, qu'on offrit à boire à Jesus-Christ dans sa passion, pour amortir à ce qu'on croit, en lui, le trop vif sentiment de la douleur ; on avait coutume parmi les Hébreux, de donner à ceux qu'on menait au supplice, une liqueur assoupissante dans laquelle entrait de la myrrhe qui la rendait amère. Apulée, métam. liv. VIII. raconte qu'un certain homme s'était prémuni contre la violence des coups, par une potion de myrrhe. Apparemment que ce fut dans cette vue, qu'on crut devoir donner du vin myrrhé à Notre-Seigneur ; ce vin était sans doute très-amer, puisque S. Matthieu rapporte, que c'était du vin mêlé de fiel. Le fiel de S. Matthieu et la myrrhe de S. Marc, ch. XVe Ve 25. ne marquent qu'une même chose, c'est-à-dire, une boisson très-amère au gout. Voyez Th. Bartholin, de vino myrrhato, si vous êtes curieux de plus grands détails sur cet article. (D.J.)