(Littérature) les Latinistes se sont fort tourmentés sur le nom latin de nappe ; les uns disent mappa, d'autres mantile. Il est vrai que quand ces deux mots sont ensemble, le premier signifie une nappe, et le second une serviette ; mais quand on les a employés séparément, on leur a donné indifféremment l'une et l'autre signification. Mappa signifie en général tout le linge de table que devait fournir le maître du repas, c'est-à-dire les nappes qui couvraient les tables, et quelquefois les lits et les serviettes dont on se servait pour s'essuyer les mains avant que de se mettre à table ; car pour ce qui est des serviettes que les convives avaient devant eux pendant le repas, l'usage était que chacun les apportât de chez soi, comme il parait par deux épigrammes, dont l'une est de Catulle et l'autre de Martial. (D.J.)

NAPPE, (Vénerie) c'est la peau des bêtes fauves, et principalement celle du cerf qu'on étend quand on veut donner la curée aux chiens.

Nappe se dit de la partie la plus déliée d'un filet.

La nappe dans un tramail est la toîle du milieu qui a de petites mailles de fil délié qui entre dans les grandes mailles, et qui sert à y engager le gibier qui donne dedans.

On appelle nappes les filets à prendre des alouettes au miroir, les ortolans et les canards sauvages dans l'eau ; ce sont deux longues paires de filets carrés, et à-peu-près égaux ; on les tend bien roides avec des piquets, en laissant entre les nappes autant d'espace qu'elles en peuvent couvrir en se refermant comme les deux battants d'une porte, ce qui se fait par le moyen de deux cordes attachées au bout des battants qui viennent se réunir en une, et sont tirées par un homme caché qui ferme les nappes quand il voit les oiseaux à portée d'y être enveloppés.

Les mailles des nappes aux ortolans ne doivent avoir que trois quarts de pouce, celles des alouettes un pouce, et celles des canards trois pouces ; le filet doit avoir douze taises de long, les nappes pour les alouettes et les ortolans ne passent guère neuf taises de longueur.

NAPPE-D'EAU, s. f. (Arch. hydr.) espèce de cascade dont l'eau tombe en forme de nappe mince sur une ligne droite (telle est celle qui est à la tête de l'allée-d'eau à Versailles) ou sur une ligne circulaire, comme le bord d'un bassin rond. Les plus belles nappes sont celles qui sont les plus garnies, mais elles ne doivent pas tomber d'une grande hauteur, parce qu'elles se déchirent. Pour éviter ce déchirement, on ne doit donner aux grandes nappes que deux pouces d'eau par chaque pied courant, et un pouce aux petites nappes des buffets et pyramides. Lorsqu'on n'a pas assez d'eau pour suivre ces proportions, on déchire la nappe ; ce qui se fait en pratiquant sur les bords de la coquille ou de la coupe des ressauts de pierre ou de plomb, de manière que l'eau ne tombe que par lames ; et ces lames d'eau n'ont guère moins d'agrément qu'une belle nappe, quand elles sont bien ménagées. (D.J.)

NAPPE DE BOUCHERIE, terme de Boucherie, ce qu'on appelle nappe de boucherie est un morceau de toîle blanche de deux ou trois aunes de long ou moins, et de trois quarts de large, que les Bouchers attachent à la tringle, où ils suspendent avec des allonges les pièces de viande à mesure qu'ils la dépecent.