S. m. (Belles Lettres) nom qu'on donnait aux canaux pleins d'eau, qui ceignaient les anciens cirques. Tous ceux de la Grèce avaient leurs euripes ; mais celui du cirque de Sparte, formé par un bras de l'Eurotas, acquit ce nom par excellence. C'était-là que tous les ans les Ephebes, c'est-à-dire les jeunes Spartiates qui sortaient de leur seizième année, se partageaient en deux troupes, l'une sous le nom d'Hercule, l'autre sous le nom de Lycurgue ; et que chacune entrant dans le cirque par deux ponts opposés, elles venaient se livrer sans armes un combat, où l'amour de la gloire excitait dans ce moment entre les deux partis, une animosité qui ne différait guère de la fureur. L'acharnement y était si grand, qu'à la force des mains ils ajoutaient celle des ongles et des dents, jusqu'à se mordre, pour décider de la victoire ; jamais ce combat ne se terminait, qu'un des deux partis n'eut jeté l'autre dans l'Euripe. Il faut entendre là-dessus
Cicéron, qui eut la curiosité d'aller voir ce spectacle à Lacédémone. Voici ses propres termes : Adolescentium greges Lacedaemone vidimus ipsi, incredibili contentione certantes, pugnis, calcibus, unguibus, morsu denique, ut exanimarentur prius, quàm se victos faterentur.
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