Imprimer
Catégorie parente: Beaux-arts
Catégorie : Littérature
adj. (Littérature) qui appartient au héros ou à l'héroïne. Voyez HEROS.

On dit action héroïque, vertu héroïque, style héroïque, vers héroïque, poésie héroïque, temps héroïque, &c.

Les temps héroïques sont ceux dans lesquels on suppose qu'ont vécu les héros, ou ceux que les poètes ont appelé les enfants des dieux. Voyez AGE.

Les temps héroïques sont les mêmes que les fabuleux. Voyez FABULEUX.

Poème héroïque est celui dans lequel on décrit quelque action ou entreprise extraordinaire. Voyez POEME.

Homère, Virgile, Stace, Lucain, le Tasse, le Camouents, Milton, et de Voltaire ont fait des poèmes héroïques. Voyez ILIADE, ENEIDE, HENRIADE.

Le poème héroïque est dans ce sens le même que le poème épique. Voyez ÉPIQUE.

Poésie héroïque. Voyez POESIE EPIQUE.

Les vers héroïques sont ceux dont les poèmes héroïques sont composés. Voyez VERS.

Les vers héxamètres grecs et latins sont aussi appelés héroïques, parce que Homère et Virgile n'en ont point employé d'autres. Voyez HEXAMETRE.

Horace a dit de cette espèce de vers :

Res gestae regumque ducumque, et tristia bella,

Quo scribi possent numero monstravit Homerus.

Art poèt.

On appelait autrefois les vers alexandrins de douze syllabes vers héroïques, parce qu'on croyait qu'ils étaient seuls propres pour la poésie héroïque. Les écrivains modernes emploient des vers de dix syllabes. Voyez ALEXANDRIN.

Nous n'avons point en français d'exemples de poèmes héroïques écrits en vers de dix syllabes. Le S. Louis du P. le Moine, la Pucelle de Chapelain, le Clovis de S. Didier, la Henriade de M. de Voltaire, sont en vers alexandrins. Nous n'avons que le Vert-Vert de M. Gresset qui soit en vers de dix syllabes, mais on ne le regarde pas comme un poème héroïque : c'est un badinage ingénieux et délicat, auquel la mesure de vers que le poète a choisie convenait mieux que celle du vers alexandrin. Tous ceux qui connaissent notre poésie, savent que celui-ci a plus de pompe, l'autre plus d'aisance et de naïveté, et que M. Gresset ne pouvait prendre une versification plus assortie à son sujet. (G)

HEROÏQUE, adj. (Médecine) ce terme est employé pour désigner l'espèce de traitement ou celle des remèdes, dont les effets produisent des changements considérables et prompts dans l'économie animale ; soit en excitant d'une manière violente, des efforts, des mouvements, des irritations extraordinaires dans les parties qui en sont susceptibles, des ébranlements subits, des secousses fortes dans toute la machine ; soit en produisant un spasme, un resserrement ou un relâchement, une atonie outremesurée dans les solides ; soit en procurant des fontes, des évacuations d'humeurs excessives, ce semble, mais nécessaires ; dans tous les cas où la nature demande à être secourue d'une manière pressante et décisive par des moyens propres à changer la disposition viciée des parties affectées, et à les faire passer à un état opposé d'une extrémité à une autre.

Les moyens propres à opérer ces différents effets, sont les saignées abondantes et répétées dans un court espace de temps, les médicaments purgatifs, les vomitifs, les sudorifiques et tous les évacuans les plus forts ; les stimulants, les cordiaux, les apéritifs, les fondants les plus actifs ; les âcres, les épispastiques, les astringents de toute espèce, employés tant intérieurement qu'extérieurement ; les scarifications, les caustiques, les narcotiques les plus efficaces et à grande dose ; les engourdissants, les ligatures des nerfs, des gros vaisseaux, des membres, etc. les exercices violents, actifs et passifs, etc.

Tels sont les différents remèdes principaux, qui peuvent servir au traitement héroïque, qui suppose toujours des maux proportionnés à l'importance des effets qu'il tend à produire, et qui exige par conséquent beaucoup de prudence, pour décider de la nécessité d'employer les moyens qui peuvent les opérer : ce qui doit être déterminé par les indications tirées du caractère de la lésion dont il s'agit, comparé avec ce que la nature et les forces peuvent supporter, sans préjugés formés d'après le tempérament du médecin, qui est plus ou moins disposé à l'action dans la pratique, à proportion qu'il est plus ou moins vif, violent, emporté ou anodin, tranquille et doux ; ou d'après l'impatience ou la crainte, et la sensibilité plus ou moins grandes du malade. Voyez MEDECIN.

Mais il est certain que dans tous les cas, où la nature a besoin d'être puissamment secourue pour surmonter les obstacles qui l'empêchent d'agir, ou pour faire cesser des mouvements excessifs, qui sont occasionnés et produits mécaniquement ou physiquement par des causes qui lui sont étrangères, et qu'il n'est pas en son pouvoir de réprimer, de corriger, d'emporter, ou pour diminuer le volume des humeurs qui l'accablent, etc. l'art de guérir serait en défaut, et manquerait aux occasions où il peut être le plus évidemment utile, en suppléant à l'impuissance de la nature, qui peut si souvent se passer de secours, pour la guérison d'un grand nombre de maladies, voyez EXPECTATION, s'il ne pouvait ou ne savait pas faire usage des remèdes héroïques, avec lesquels la Médecine parait opérer et opère souvent réellement des prodiges, en détruisant les différentes causes d'un grand nombre de maladies, tant aiguës que chroniques, surtout de ces dernières qui deviendraient mortelles ou resteraient incurables, si on ne les combattait pas d'une manière vigoureuse et par les moyens les plus propres à produire de grands effets, ou à faire cesser de grands désordres. Voyez MEDECINE.

Il n'est pas hors de propos de remarquer ici que c'est principalement aux médicaments héroïques que Paracelse dut sa plus grande réputation en Allemagne, où il fut le premier à faire usage de l'antimoine, du mercure, de l'opium, tandis qu'on ne connaissait encore dans ce pays-là que la pratique douce, anodine des Arabes. Voyez MEDICAMENT, REMEDE.




Affichages : 1694