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Catégorie parente: Beaux-arts
Catégorie : Littérature
S. m. (Belles Lettres) dans l'art oratoire, conclusion ou dernière partie d'un discours ou d'un traité, laquelle contient ordinairement la récapitulation des principaux points répandus et exposés dans le corps du discours ou de l'ouvrage. Voyez PERORAISON.

EPILOGUE, dans la poésie dramatique, signifiait chez les anciens ce qu'un des principaux acteurs adressait aux spectateurs lorsque la pièce était finie, et qui contenait ordinairement quelques réflexions relatives à cette même pièce, et au rôle qu'y avait joué cet acteur.

Parmi les modernes ce nom et ce rôle sont inconnus ; mais à l'épilogue des anciens ils ont substitué l'usage des petites pièces ou comédies qu'on fait succéder aux pièces sérieuses, afin, dit-on, de calmer les passions, et de dissiper les idées tristes que la tragédie aurait pu exciter. Il est douteux que cette pratique soit bonne, et mérite des éloges : un auteur ingénieux la compare à une gigue qu'on jouerait sur une orgue après un sermon touchant, afin de renvoyer l'auditoire dans le même état où il était venu. Mais quoique l'épilogue, considéré sous ce rapport, soit assez inconséquent, il est appuyé sur la pratique des anciens, dont l'exode, c'est-à-dire la fin, la sortie des pièces, exordium, était une farce pour essuyer les larmes qu'on avait versées pendant la représentation de la tragédie : ut quidquid lacrymarum ac tristitiae cepissent ex tragicis affectibus, hujus spectaculi risus detergeret, dit le scholiaste de Juvenal. Voyez TRAGEDIE, SATYRE.

L'épilogue n'a pas même toujours été d'usage sur le théâtre des anciens, ni à beaucoup près si ancien que le prologue. Il est vrai que plusieurs auteurs ont confondu dans le drame grec, l'épilogue avec ce qu'on nommait exode, trompés parce qu'Aristote a défini celui-ci une partie qu'on récite lorsque le chœur a chanté pour la dernière fois ; mais ces deux choses étaient en effet aussi différentes que le sont nos grandes et nos petites pièces, l'exode étant une des parties de la tragédie, c'est-à-dire la quatrième et dernière, qui renfermait la catastrophe ou le dénouement de l'intrigue, et répondait à notre cinquième acte ; au lieu que l'épilogue était un hors-d'œuvre, qui n'avait tout-au-plus que des rapports arbitraires et fort éloignés avec la tragédie. Voyez EXODE. (G)




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