S. m. (Belles Lettres) recueil alphabétique en forme de dictionnaire des termes difficiles, barbares, hors d'usage, d'une langue morte ou corrompue, avec l'explication de ces termes, laquelle en conséquence est appelée glose.

Ce mot est formé de , qui originairement signifie langue, et qui a depuis signifié non-seulement toute locution obscure, étrangère, inusitée, mais encore (ce qui est assez singulier) l'interprétation même de ces sortes de locutions.

Les Anglais encouragent noblement ce genre d'étude sec et rebutant, depuis qu'ils ont éprouvé combien les antiquités saxonnes ont été débrouillées par le glossaire du chevalier Henri Spelman ; il l'intitula glossarium archaeologicum, et le publia à Londres en 1626, in-folio.

L'Europe entière connait l'utilité des glossaires de M. Ducange pour l'intelligence des usages du bas-empire et des siècles suivants. Le glossaire grec de ce laborieux érudit, mort en 1688, forme comme on sait 2 volumes, et le glossaire latin 6 vol. in folio, de l'édition de 1733. M. l'abbé Carpentier continue ce dernier ouvrage avec un zèle infatigable.

Il nous manquait un glossaire français, mais M. de Sainte-Palaye, de l'académie royale des Inscriptions, ne peut que l'exécuter avec gloire. Les travaux de ce genre sont longs et pénibles ; le public en jouit avec fruit et facilité, et jamais avec assez de reconnaissance. Voyez DICTIONNAIRE. (D.J.)