S. f. terme d'Architecture ; est la dépendance d'une maison, d'un hôtel ou d'un palais, consistant en une portion de terrain découvert, plus ou moins grande, laquelle est fermée de murs ou entourée de bâtiments.

Les cours principales doivent en général être plus profondes que larges ; on leur donne communément la diagonale du carré de leur base : celles qui sont carrées font un mauvais effet.

La cour qui est en face et proche le grand corps de logis, s'appelle cour principale ; celle qui précède cette dernière, s'appelle avant-cour ; celles destinées aux équipages, aux cuisines, etc. s'appellent basses-cours. Voyez BASSES-COURS. (P)

* COUR, (Histoire moderne et anc.) c'est toujours le lieu qu'habite un souverain ; elle est composée des princes, des princesses, des ministres, des grands, et des principaux officiers. Il n'est donc pas étonnant que ce soit le centre de la politesse d'une nation. La politesse y subsiste par l'égalité où l'extrême grandeur d'un seul y tient tous ceux qui l'environnent, et le goût y est raffiné par un usage continuel des superfluités de la fortune. Entre ces superfluités il se rencontre nécessairement des productions artificielles de la perfection la plus recherchée. La connaissance de cette perfection se répand sur d'autres objets beaucoup plus importants ; elle passe dans le langage, dans les jugements, dans les sentiments, dans le maintien, dans les manières, dans le ton, dans la plaisanterie, dans les ouvrages d'esprit, dans la galanterie ; dans les ajustements, dans les mœurs mêmes. J'oserais presqu'assurer qu'il n'y a point d'endroit où la délicatesse dans les procédés soit mieux connue, plus rigoureusement observée par les honnêtes gens, et plus finement affectée par les courtisans. L'auteur de l'esprit des lois définit l'air de cour, l'échange de sa grandeur naturelle contre une grandeur empruntée. Quoiqu'il en soit de cette définition, cet air, selon lui, est le vernis séduisant sous lequel se dérobent l'ambition dans l'oisiveté, la bassesse dans l'orgueil, le désir de s'enrichir sans travail, l'aversion pour la vérité, la flatterie, la trahison, la perfidie, l'abandon de tout engagement, le mépris des devoirs du citoyen, la crainte de la vertu du prince, l'espérance sur ses faiblesses, etc. en un mot la malhonnêteté avec tout son cortege, sous les dehors de l'honnêteté la plus vraie ; la réalité du vice toujours derrière le fantôme de la vertu. Le défaut de succès fait seul dans ce pays donner aux actions le nom qu'elles méritent ; aussi n'y a-t-il que la mal-adresse qui y ait des remords. Voyez l'article COURTISAN.

COUR, (Jurisprudence) en latin curia, seu curtis, aula, comitatus, praetorium, palatium signifie en général un tribunal composé de plusieurs pairs ou vassaux, conseillers ou assesseurs.

On donnait autrefois le titre de cour à toutes sortes de tribunaux indifféremment ; on disait la cour du seigneur, pour signifier sa juridiction ; cour d'église pour officialité. Présentement les compagnies souveraines sont les seules juridictions qui doivent être qualifiées de cour, et qui puissent prononcer leurs jugements en ces termes : La cour ordonne....

Cour signifie quelquefois simplement juridiction, comme quand le Roi renvoye à un juge la connaissance d'une affaire, et lui attribue à cet effet toute cour et juridiction.

C'est aussi en ce sens qu'un juge, même inférieur, met les parties hors de cour, pour dire qu'il les renvoye et les met hors de procès.

Congé de cour, c'est obtenir son renvoi : sa décharge.

Ravoir la cour, c'est obtenir le renvoi d'une cause. Voyez de Fontaine, ch. IIIe art. 10.

Rendre la cour à ses hommes, c'est renvoyer les parties en la justice de ses vassaux. Beauman. ch. Xe

COUR DU ROI A AIGUES-MORTES. La viguerie de cette ville est ainsi nommée dans des lettres de Charles V. du 2 Novembre 1364. Ordonnances de la troisième race, tome IV.

COUR DE BEZIERS, ou COUR ROYALE DE BEZIERS. La justice royale de cette ville est ainsi nommée dans des lettres de Charles V. du mois de Juin 1365. Ordonnances de la troisième race, tome III.

COUR DE BERRY ; c'est le bailliage royal de Bourges, qui est ainsi qualifié dans des lettres de Charles V. du mois de Décembre 1355.

COUR DU DUC DE BOURGOGNE ; c'était la justice souveraine de ce seigneur : il en est parlé dans des lettres d'Odon duc de Bourgogne, de l'an 1213, rapportées dans le recueil des ordonnances de la troisième race, tome IV. p. 403.

COUR DU BAILLI DE GRENADE ; c'est la justice royale de cette ville, ainsi appelée dans des lettres du roi Jean, du mois de Décembre 1350.

COUR DE CHRETIENTE, était la même chose que cour d'église. Pasquier, liv. III. de ses recherches, chap. xxvj. rapporte que dans les vieux registres du viguier de Toulouse, il est dit que vers l'an 1290 le roi permit aux veuves et aux orphelins de se pourvoir pardevant ses juges, ou en la cour de chrestienté, c'est-à-dire en cour d'église ; ce qui a depuis été abrogé, de même que plusieurs autres entreprises que les ecclésiastiques avaient faites sur la juridiction séculière, par la nonchalance, et même par la connivence de ceux qui avaient part au gouvernement de l'état, et des officiers royaux qui auraient dû arrêter ces entreprises. Voyez ci-après COUR D'EGLISE.

COUR COMMUNE, est un titre que l'on donnait anciennement à quelques juridictions. Dans des lettres de Philippe de Valais, du premier Juillet 1328, il est parlé de la cour commune de Gevaudan, curia communis Gaballitani. Ordonnances de la 3e. race, tome II. p. 19.