S. m. (Architecture) grande pièce située au milieu du corps d'une maison, ou à la tête d'une galerie, ou d'un grand appartement. Sa forme ordinaire est celle d'un rectangle, dont la longueur est à la largeur comme 4 à 3, ou tout-au-plus comme 2 à 1. Ses faces doivent être en symétrie ; et comme sa hauteur comprend ordinairement deux étages, et qu'il a deux rangs de croisées, l'enfoncement de son plafond doit être ceintré, ainsi qu'on le pratique dans les palais d'Italie. Il y a des salons carrés comme celui de Clagny ; de ronds et d'ovales, comme ceux de Vaux et du Rincy ; d'octogones, comme celui de Marly, et d'autre figure. On décore les salons avec des colonnes corinthiennes qui bordent des glaces ou des tableaux ; mais cette décoration qui comporte une grande richesse, est tout à fait arbitraire. On en peut voir un beau modèle dans les Pl. VIII. et IX. du tome I. du traité de la décoration des édifices, par M. Jacques-Français Blondel.
C'est dans les salons qu'on se repose lorsqu'on vient de la chasse, ou de la promenade, qu'on joue et qu'on donne des repas de conséquence. Daviler. (D.J.)
SALLON DE TREILLAGE, (Jardinage) espèce de grand cabinet dans un jardin, rond ou à pans, fait de treillage de fer et de bois, et couvert de verdure. On trouvera des figures de salon de treillage dans la théorie et la pratique du jardinage. (D.J.)
S. m. (Littérature ancienne et moderne) j'appelle de ce nom tout ce qui servait chez les anciens à faire des calculs sans écriture, comme petites pierres, noyaux, coquillages, et autres choses de ce genre.
L'on a donné dans le recueil de l'acad. des Belles-Lettres, l'extrait d'un mémoire instructif dont je vais profiter, sur l'origine et l'usage des jetons. Ils sont peut-être aussi anciens que l'Arithmétique même, pourvu qu'on ne les prenne pas pour ces pièces de métal fabriquées en guise de monnaie, qui sont aujourd'hui si communes. De petites pierres, des coquillages, des noyaux, suffisaient au calcul journalier de gens qui méprisaient ou qui ne connaissaient pas l'or et l'argent. C'est ainsi qu'en usent encore aujourd'hui la plupart des nations sauvages ; et la manière de se servir de ces coquillages ou de ces petites pierres, est au fond trop simple et trop naturelle pour n'être pas de la première antiquité. Lire la suite...