S. m. (Architecture) Profil en Architecture, qu'on appelait autrefois porfil, se dit 1°. de la coupe ou section perpendiculaire d'un bâtiment, qui en découvre les dedans, la hauteur, l'épaisseur des murailles, la profondeur, la largeur, etc. on appelle autrement le dessein de cette coupe Sciographie : 2°. du contour d'un membre d'architecture, comme d'une base, d'une corniche, d'un chapiteau. On doit avoir une grande attention à donner de justes et agréables proportions aux profils ; c'est en cela que le goût et le génie de l'architecte se font remarquer. Ces proportions sont ou générales, comme d'un ordre à un autre, d'une certaine position à une autre, telles que sont celles du dedans au-dehors, de l'éloignement ou de la proximité dont elles doivent être vues ; ou bien elles sont particulières par le rapport qu'elles ont l'une à l'autre dans un même corps : ces proportions doivent toujours être des imitations de la nature, qui a si judicieusement proportionné les membres des animaux à tout leur corps, qu'il en résulte une harmonie dont l'imagination est frappée, avant que la raison en puisse porter aucun jugement. C'est cette harmonie qu'on doit trouver dans les profils.

Il faut éviter de tailler des profils sur des pierres ou marbres colorés, parce que les moulures ne se distinguent pas assez ; c'est pourquoi les pierres blanches sont les plus avantageuses pour l'Architecture, outre que l'édifice parait d'une seule pièce lorsque les joints sont bien recouverts : mais si l'on était obligé de tailler des profils sur les marbres colorés, comme pour des lambris, des chambranles, il faut alors employer des moulures fortes, et éviter les petites parties, parce qu'elles apportent plus de confusion que d'ornements. (D.J.)

PROFIL, c'est dans la Fortification le dessein d'une coupe verticale de quelque ouvrage. Le profil sert à faire connaître les hauteurs et les largeurs des ouvrages : ainsi, pour en connaître toutes les dimensions, il faut au plan qui fait connaître les longueurs et les largeurs, joindre le profil qui donne la connaissance des hauteurs. Voyez PLAN et ICHNOGRAPHIE.

Pour décrire le profil ou le dessein de la coupe du rempart, du fossé, du chemin-couvert, et du glacis d'une place fortifiée, soit S T (Planche première de Fortific. fig. 1.) la ligne selon laquelle on imagine la fortification coupée de haut en-bas.

On tirera d'abord au crayon une ligne A B (Pl. 4. de Fortification, fig. 1.) laquelle exprimera le niveau du terrain de la place, en sorte que ce qui sera au-dessus du rez-de-chaussée dans la fortification, sera au-dessus de cette ligne, et ce qui sera au-dessous, sera sous cette ligne dans le profil.

On fera ensuite une échelle A b plus grande que celle du plan, c'est-à-dire, dont la partie qui exprime une taise soit plus grande, afin que toutes les parties du profil soient plus distinctes ; on la proportionnera à la grandeur du papier sur lequel on veut dessiner le profil, en sorte que si la coupe S T (Planche première, fig. 1.) a 50 taises de largeur, la largeur du papier ait au-moins 50 taises de l'échelle. Cela posé :

Du point A pris sur la ligne A B, on prendra A C de 4 taises 3 pieds pour le talud intérieur du rempart ; du point C on élevera la perpendiculaire C D de 3 taises ou 18 pieds pour la hauteur du rempart. Par le point D on menera une parallèle indéfinie D N à la ligne A B, sur laquelle on prendra D E de 5 taises pour la largeur du terre-plein du rempart, non-compris celle de sa banquette. Au point E on élevera la perpendiculaire E F de 2 pieds pour la hauteur de la banquette, et l'on menera F H parallèle à D N ; ou l'on prendra F G et G H chacune de 3 pieds. On tirera la ligne E G qui exprimera le talud de la banquette, G H sera la partie supérieure de la banquette. Du point H on élevera la perpendiculaire H I de 4 pieds et demi pour la hauteur du parapet par-dessus la banquette. Du point I on menera une parallèle indéfinie I K à la ligne D N, sur laquelle on prendra I L d'un pied et demi, et on tirera H L qui sera le côté intérieur du parapet. On prendra L K de trois taises pour l'épaisseur du parapet ; et du point K, l'on abaissera sur la ligne A B, la perpendiculaire indéfinie K P, prolongée au-delà de la ligne A B : on prendra K M de deux pieds et demi, et l'on tirera la ligne L M, laquelle sera prolongée, ou la partie supérieure du parapet, qui est ainsi un talud, comme on l'a déjà dit, afin que le soldat qui est sur la banquette, puisse découvrir le chemin couvert et le glacis. La ligne K P sera coupée au point N par la ligne D N : on décrira du point N pris pour centre, un petit demi-cercle d'un pied de rayon : il représentera le cordon : il est toujours au niveau du rempart : on prendra ensuite la ligne N P de six taises, et du point P, on menera une parallèle indéfinie P n à la ligne A B : cette parallèle exprimera le fond du fossé, dont on suppose ici la profondeur égale à la hauteur du rempart qui est de trois taises : on prendra après cela la ligne N O de cinq pieds pour l'épaisseur du revêtement au cordon, et du point O on menera la ligne indéfinie O Q parallèle à N P. Elle sera le côté intérieur du revêtement du point P où la ligne P n rencontre la ligne N P ; on prendra P R de sept pieds pour le talud du revêtement, c'est-à-dire, d'environ la cinquième partie de sa hauteur N P ; l'on tirera la ligne N R, elle représentera l'escarpe ou le côté extérieur du revêtement : l'on prendra après cela R S d'un pied pour la retraite de la fondation, et l'on tirera S T perpendiculaire à P N, à laquelle on pourra donner deux ou trois taises pour exprimer la hauteur de la fondation : l'on tirera T Q parallèle à P n, qui coupera O Q dans un point L : on marquera d'après cela le revêtement du parapet, en menant une ligne Y et parallèle à N M, à la distance de trois pieds. C'est l'épaisseur ordinaire du revêtement du parapet. Si l'on suppose qu'il se rencontre un contrefort dans la coupe, et que l'on veuille en exprimer le profil, il faudra prendre O V de 9 pieds, et mener V N parallèle à O Q ; V X Q O exprimera le profil du contrefort, qui est adossé au revêtement O R. Après cela, pour donner une pente au terreplein du rempart, afin que les eaux qui tombent dessus, s'écoulent vers la place, on prendra D W d'un pied et demi, et l'on tirera W E, qui exprimera la partie supérieure du rempart, et la ligne A W qui exprimera la pente des terres de son côté intérieur.

Présentement on prendra sur le plan, figure première de la première Planche de fortification, la largeur du fossé dans l'endroit où il est coupé par la ligne S T, et on portera sur la ligne P n du profil le nombre des taises que contient la largeur du fossé dans l'endroit de sa coupe : on suppose qu'elle est de 20 taises. On portera 20 taises de P en n pour la largeur de ce fossé, et du point n on élevera la perpendiculaire n m terminée par la ligne A B au point m, qui sera le bord de la contrescarpe. On menera une parallèle Z Y à la ligne m n, à la distance de 3 pieds de cette ligne, pour avoir l'épaisseur du revêtement de la contrescarpe : on prendra n u de trois pieds pour le talud de ce revêtement, et l'on tirera la ligne u m, qui sera le côté extérieur du revêtement de la contrescarpe. On laissera au point u une retraite d'environ six pouces, et l'on terminera la fondation de ce revêtement, comme on a terminé celle du revêtement du rempart.

On prendra ensuite la ligne m c de cinq taises pour la largeur du chemin-couvert, non compris sa banquette ; et au point c on élevera la perpendiculaire c d de deux pieds pour la hauteur de la banquette. On menera la ligne d f d'une taise, parallèle à la ligne A B, sur laquelle on prendra d e et e f, chacune de trois pieds. On menera la ligne c e pour le talud de la banquette, e f en sera la partie supérieure. Du point f on élevera la perpendiculaire f l de quatre pieds et demi, pour la hauteur du parapet du chemin-couvert par-dessus sa banquette. On prolongera f l jusqu'à ce qu'elle coupe la ligne A B dans un point r ; on prendra v g de 20 taises pour la largeur du glacis, et on tirera l g qui exprimera le glacis ou la pente des terres du rempart du chemin couvert : on prendra sur cette ligne la partie l h d'un pied, et l'on tirera la ligne h f, qui sera le côté intérieur du parapet du chemin couvert, après quoi il n'y aura plus qu'à marquer une palissade sur la banquette, comme on la voit dans la figure, et le profil sera achevé.

Le détail qu'on vient de donner sur la construction du profil ou du dessein de la coupe S T de la première figure de la Planche I. des fortifications, peut dispenser d'entrer dans l'explication des profils du dehors. Comme ils ne diffèrent guère de celui du corps de la place que par un rempart plus étroit et moins élevé, leur construction peut se faire de la même manière que celle qu'on vient de détailler. (Q)

PROFIL, (Peinture) c'est le contour des objets quelconques. Quoique le mot de profil soit général, on ne s'en sert guère en peinture qu'en parlant d'une tête dont on ne voit que la moitié, c'est-à-dire qui est tournée de façon qu'on n'aperçoit qu'un oeil, une narine, la moitié de la bouche. On dit le profil du visage, une tête vue de profil. Dans presque toutes les médailles les visages sont de profil. On ne dit cependant point profiler un visage ; et pour exprimer le profil des autres parties d'une figure, on dit le trait ou le contour de ce bras, de cette jambe, de ce corps.

PROFIL DE TERRE, (Jardinage) c'est la section d'une étendue de terre en longueur, comme elle se trouve naturellement, et dont les coupes de niveau et les stations de nivellement marquées par des lignes ponctuées, font connaître le rapport de la superficie de cette terre, avec une base horizontale qu'on établit ; ce qui se pratique pour dresser un terrain de niveau, ou avec une pente réglée, quand il s'agit de disposer un jardin, planter des avenues d'arbres, tracer des routes dans un bois, etc. On fait ordinairement ces sortes de profils sur une même échelle, pour la base et les à-plomb. Quelquefois aussi on réduit cette base sur une plus petite échelle que les à-plomb des stations, pour rendre plus court le dessein d'un profil trop long ; mais cette dernière méthode n'est pas exacte, parce qu'on ne peut pas tracer sur ce dessein les pentes, chutes, et autres moyens qui se pratiquent pour le raccordement des terrains. (D.J.)