S. m. (Architecture) c'est la partie supérieure d'un appartement, qu'on garnit ordinairement de plâtre, et qu'on peint quelquefois : les plafonds sont faits pour cacher les poutres et les solives.

Comme la plupart des plafonds antiques étaient de bois, ainsi que les nôtres : il n'en reste point de vestiges ; et l'on n'en peut juger que par les écrits de Vitruve et des autres auteurs qui ont fait la description des édifices de l'antiquité. Ils nous apprennent que les plafonds des palais étaient de bois précieux, et d'ouvrages de marqueterie fort riches par la diversité des bois de couleurs, de l'ivoire et des nacres de perle, et par les compartiments qui les composaient. Il y en avait qui étaient ornés de lames de bronze, ou faits tout entiers de cette matière. Tel était le plafond du portique du panthéon, qui ne subsiste plus.

Ces sortes de plafonds conviennent fort aux loges, salons et grandes pièces, où la hauteur du plancher donne assez d'éloignement pour les voir d'une distance raisonnable, parce que dans les petites pièces dépendantes des grandes, il faut le moins de relief qu'il se peut. Il y faut observer des proportions qui consistent dans la division des compartiments, dont les quadres doivent répondre aux vides des murs, comme aux fenêtres et aux portes, ce que les poutres règlent assez facilement. Or dans les grandes pièces, il faut de grandes parties, et particulièrement une qui marque le milieu, et qui soit différente des autres par sa figure. Par exemple, elle doit être ronde ou octogone pour les pièces carrées, et ovale pour les rondes.

Les renforcements peuvent être ornés de roses tombant en pendentifs, qui ne doivent pas excéder l'arasement des poutres principales. Les corniches ou entablements doivent être tellement proportionnés, que leur profil qui est ordinairement fort riche, ait la même hauteur que si l'ordre était au-dessous, au cas qu'il n'y fût pas ; parce qu'on est sur que la corniche ne sera ni trop puissante, ni trop faible, lorsqu'elle sera élevée à la hauteur de l'ordre qu'elle doit couronner.

Les frises peuvent recevoir de grands ornements en cet endroit, pourvu qu'ils soient convenables aux lieux et aux personnes ; ce que Scamozzi a pratiqué fort-à-propos dans les salles de la procuratie de S. Marc, où il a mis les portraits des hommes illustres qui ont rendu de grands services à la république.

Outre les plafonds garnis de plâtre, il y en a de pierre qui sont nuds, et d'autres qu'on enrichit de peintures : nous ferons un article à part de ces derniers plafonds, et nous ne dirons ici qu'un mot des plafonds de pierre.

On appelle plafond de pierre le dessous d'un plancher fait de dalles de pierre dure, ou de pierre de hauteur d'appareil. Ces plafonds sont ou simples, comme celui du porche de l'église de l'Assomption, rue saint Honoré à Paris ; ou avec compartiments et sculptures, comme au portail du Louvre.

Façon de faire les plafonds en blanc en bourre. Quand vous aurez latté votre plafond, vous y mettrez une couche d'environ trois à quatre lignes d'épaisseur. Cette couche est composée d'une bonne terre blanche, un peu grasse et graveleuse, et on met douze boisseaux de cette terre, trois boisseaux de chaux-vive, trois livres de bourre grise de Tanneur.

Seconde couche : en faire avec de la bourre ou tonture d'étoffes ; l'on met trois livres de cette bourre bien battue, avec un boisseau de chaux nouvellement éteinte que l'on mêle bien ensemble, et l'on met une couche d'environ une ligne d'épaisseur de cette matière sur la première couche, lorsqu'elle commence à secher.

PLAFOND DE CORNICHE, (Architecture) c'est le dessous du larmier d'une corniche : il est simple ou orné de sculpture. On l'appelle aussi sofite. Voyez SOFITE.

PLAFOND DE PEINTURE, (Peinture) plafond enrichi de peintures, qui doivent être raccourcies avec la proportion requise pour être vues de bas en haut ; telles sont celles des plafonds d'églises.

Les grandes machines sont dans l'art de la Peinture, ce que les grands poèmes sont dans l'art de la Poésie. C'est un ouvrage formé d'une infinité de parties toutes essentielles, dont la réunion et l'accord sont nécessaires à la réussite. Faire agir des dieux, des héros, des rais, faire parler des sages, animer les passions, reproduire la nature, élever les âmes, toucher les cœurs, éclairer les esprits, instruire les hommes ; voilà ce qu'entreprend le poète.

Imiter ce qui n'a point de corps, l'air et la lumière ; donner du mouvement à ce qui est inanimé, la toîle et la couleur ; exprimer ce qu'à peine nous concevons, la perfection des êtres célestes, et les sentiments qu'excitent en eux les mystères respectables de la religion ; telles sont les difficultés des grands poèmes en peinture.

Il en est d'autres moins faciles à surmonter dans les grandes machines, que nous nommons plafonds. Le spectateur veut avoir des figures parfaitement droites sur une surface dont le plan doit être une courbe irrégulière. Il veut être éclairé par une lumière vive et brillante, dans un endroit qu'une voute épaisse met à l'abri des rayons du soleil : il veut voir se porter sur des nuées, ou voler dans les airs, des êtres que leur pesanteur naturelle semble devoir faire tomber sur la terre. Il prétend que la disposition de cent figures soit telle, qu'elles ne s'embarrassent point à ses yeux, et que placées avec une attention extrême, elles semblent arrangées par un heureux hasard qui ne fasse aucun trait de contrainte. Il désire des ornements feints, sur le relief desquels il soit en droit de se tromper, après avoir considéré et réfléchi.

On veut encore que le tout soit magnifique par l'abondance et la variété des figures ; on veut que cette grande variété de figures s'arrange si naturellement, qu'elles ne soient point pressées, et si librement, que rien ne sente la gêne. On veut que le spectateur saisisse aisément et avec transport, l'ordre, le plan et la conduite de l'ouvrage ; que cet ouvrage présente une unité de composition qui enchante ; que toutes ses parties tendent à un seul corps, toutes les causes à un seul effet, tous les ressorts à un seul mouvement.

Les figures doivent être drapées d'une manière grande et large : surtout l'intelligence des raccourcis y doit être portée à la perfection. Cette intelligence quoiqu'absolument indispensable dans les plafonds, est cependant très-rare, parce qu'elle a besoin d'un grand goût pour en tirer des figures d'un beau choix. Les masses de lumières et d'ombres y doivent être supérieurement distribuées ; et en même temps l'oeil doit se trouver tranquille par le repos et l'accord qui doivent régner, malgré la richesse des objets. Les grouppes d'un plafond veulent être dégradés avec art, et les demi teintes y soutenir une lumière brillante. La perspective locale et aérienne veulent être parfaites, le coloris frais et fort, la manière de dessiner et de peindre, très-grande.

Je ne déciderai point si M. Pierre, par exemple, a rempli tant de conditions ; je dirai seulement que sa coupole de la chapelle de la vierge à S. Roch, offre aux regards du public, un travail prodigieux qui l'a occupé plusieurs années. Le plafond qu'il a peint, a cinquante-six pieds dans un diamètre, et quarante-huit dans l'autre ; l'élevation de la coupole a dix-neuf pieds ; ce qui forme un morceau considérable en architecture. J'ajoute que les occasions de traiter de si grands ouvrages, se trouvent rarement en France ; ce sont cependant des ouvrages publics, glorieux pour une nation ; et c'est en ce genre que l'Italie possède les plus belles choses.

Il me reste à dire que les Artistes entendent par plafond marouflé, un plafond peint sur une toîle tendue sur un ou plusieurs châssis, et retenue (crainte que l'humidité ne la fasse bouffer) avec des clous dans les endroits les moins considérables de la peinture, et qu'on recouvre ensuite de couleurs. On maroufle de la même manière, des plafonds ceintrés ; mais il faut que la toîle soit humectée ou collée par derrière, afin qu'en se séchant, elle se bande et s'unisse. C'est de cette sorte qu'est marouflé le plafond de la grande galerie de Versailles. (D.J.)

PLAFOND, (Hydraulique) on appelle ainsi le fond d'un bassin, d'un réservoir, qui, à proprement parler, est sa plate-forme, son aire. Voyez AIRE.

PLAFOND DES PORTES et CROISEES, (Menuiserie) c'est le dessous des linteaux dans l'épaisseur du mur ou l'embrasement.

PLAFOND, DESSUS DE, (Menuiserie) c'est un morceau de lambris qui se met pour remplir l'épaisseur qu'il y a depuis le plafond de la chambre ou la corniche en plâtre, jusqu'au bord du plafond des embrasements des croisées. Voyez les Pl. d'Architecture.