S. m. (Architecture) est un ouvrage d'architecture qu'on élève ordinairement au-dessus de la partie occidentale d'une église, pour y placer les cloches. La forme des clochers leur donne différents noms. Ceux qui s'élèvent en diminuant, comme un cone, et dont le plan est circulaire, s'appellent aiguilles ; ceux dont le plan est de forme quadrangulaire, pentagonale ou exagonale, et qui diminuent toujours de leur diamètre en approchant de leur sommet, se nomment pyramides. Dans les uns et les autres on pratique des ouvertures : ces ouvertures sont garnies d'abavents, qui ne sont autre chose que des châssis de charpente inclinés, couverts d'ardoise, qui servent à renvoyer le son des cloches en contre-bas.

On appelle clocher de fond, une tour qui prend naissance du sol du pavé, et s'élève de toute la hauteur de l'église, comme celles de saint Eustache, de saint Sulpice, etc. Quelquefois ces tours, le plus ordinairement carrées par leur plan, sont terminées par des aiguilles ou flèches, comme celle du portail de Rheims ; ou par un petit comble, comme celle de saint Jean en greve ; ou enfin en plate-forme, comme celle de Notre Dame à Paris.

Masius, dans son traité des cloches, remarque que le clocher de Pise est le plus singulier qui soit au monde ; il panche, dit-il, tout d'un côté, et parait toujours prêt à tomber : cependant il assure que cette disposition extraordinaire, n'est point l'effet d'un tremblement de terre, comme quelques-uns se le sont imaginé ; mais que ç'a été l'intention de l'architecte qui l'a élevé, ainsi qu'on le voit évidemment par les planchers, les portes et les croisées, qui toutes sont posées de niveau malgré cette inclinaison. (P)

CLOCHER, (Jurisprudence) En parlant du droit des curés par rapport à la dixme, on dit communément que leur clocher est leur titre ; ce qui s'entend de leur qualité de curé, dont le clocher matériel n'est qu'un attribut extérieur.

Quand le clocher d'une église paroissiale est entièrement posé sur le chœur d'une église paroissiale, il doit être réparé par les gros décimateurs ; mais s'il est bâti sur la nef ou à côté, il est à la charge des habitants.

S'il est posé entre le chœur et la nef, il doit être entretenu par moitié entre les gros décimateurs et les habitants.

Les cloches sont toujours à la charge des habitants. Voyez ci-devant CLOCHES.

L'édit de 1695 concernant la juridiction ecclésiastique, ne parle point des clochers. L'usage que l'on observe à cet égard, n'est fondé que sur la jurisprudence.

Quand les clochers sont construits avec des flèches de pierre et qu'ils sont d'une trop grande élévation, on permet quelquefois aux gros décimateurs et habitants d'en diminuer la hauteur autant que cela se peut, et d'y faire construire des flèches de charpente, couvertes d'ardoise ou de plomb, au lieu de flèches en pierre. Voyez les lois des bâtiments, part. II. pag. 75. et 76. aux notes. (A)