S. f. (Architecture) c'est le frontispice ou la structure extérieure d'un bâtiment. On dit le frontispice d'une église, d'un temple, d'un monument public, etc. On dit la façade du côté des jardins, du côté de la rue, de la cour, du grand chemin, etc. On appelle encore façade latérale, le mur de pignon ou le retour d'un bâtiment isolé. C'est par la décoration de la façade d'un édifice, que l'on doit juger de l'importance de ce dernier ; du motif qui l'a fait élever, et de la dignité du propriétaire : c'est par son ordonnance que la capacité d'un architecte se manifeste, et que les hommes intelligens jugent de la relation qu'il a su observer entre la distribution des dedans, et celle des dehors, et de ces deux parties avec la solidité. L'on peut dire que la façade d'un bâtiment est à l'édifice, ce que la physionomie est au corps humain ; celle-ci prévient en faveur des qualités de l'âme ; l'autre détermine à bien juger de l'intérieur d'un bâtiment. Mais, de même qu'un peintre, un sculpteur doit varier les expressions de ses figures, afin de ne pas donner à un soldat le caractère d'un héros, ni aux dieux de la fable, des traits qui tiennent trop de l'humanité ; il convient qu'un architecte fasse choix d'un genre de décoration, qui désigne sans équivoque les monuments sacrés, les édifices publics, les maisons royales, et les demeures des particuliers : attention que nos modernes ont trop négligée jusqu'à présent. Tous nos frontispices, nos façades extérieures portent la même empreinte : celles de nos hôtels sont revêtues des mêmes membres d'architecture, et l'on y remarque les mêmes ornements qui devraient être réservés pour nos palais ; négligence dont il résulte non-seulement un défaut de convenance condamnable, mais encore une multiplicité de petites parties, qui ne produisent le plus souvent qu'une architecture mesquine, et un désordre dont se ressentent presque toutes les productions de nos jours, sans excepter les temples consacrés à la Divinité.
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