S. f. (Architecture) effort que fait le poids d'une voute contre les murs sur lesquels elle est bâtie. C'est aussi l'effort que font les terres d'un quai, ou d'une terrasse, et le corroi d'un bâtardeau. Dans les voutes, cet effort est celui que font les voussoirs, à droite et à gauche de la clé, contre les pieds droits. Il est de la dernière importance de connaître cette poussée, afin d'y opposer une résistance convenable, pour que la voute ne s'écarte pas. Ce n'est assurément point une chose aisée que de déterminer cette poussée, qui dépend de la direction des voussoirs, c'est-à-dire, de la convexité de la voute, abstraction faite de la liaison du mortier et du ciment. On sent bien que plus un arc est large et surbaissé, plus il a de poussée. Mais est-ce là la seule considération à laquelle on doive avoir égard ? Voici ce qu'a reconnu M. Belidor, qui a examiné cette question avec beaucoup de soin.

1°. Dans une voute où l'on suppose que les voussoirs ne sont entretenus par aucun ciment, plus leur tête sera petite, plus la voute aura de poussée : 2°. plus la voute aura d'épaisseur, plus la poussée sera grande : 3°. plus les pieds droits qui soutiennent une voute seront élevés, plus il leur faudra d'épaisseur pour soutenir la poussée de la voute. Voyez la science des Ingénieurs.

On appelle faire le trait des poussées des voutes, chercher et marquer les épaisseurs que doivent avoir les murs et les piliers boutants, qui sont des corps saillans qui portent et appuient les voutes. Dictionnaire d'Architecture (D.J.)