S. m. (Architecture) grosse pièce de bois qu'on met, soit au-dedans, soit au-dehors d'une maison, pour soutenir un plancher, un mur qu'on sappe ou qu'on reprend par-dessous-œuvre.

Lorsqu'on bâtit des maisons, les charpentiers mettent souvent au-dessous des greniers et des façades quelques appuis ou étançons, qu'ils posent alors non perpendiculairement, mais un peu de biais. Cependant c'est une chose certaine, qu'un étançon posé obliquement ne saurait supporter une aussi pesante charge que celui à qui on donnerait une situation perpendiculaire. Tout le monde comprend aisément cette vérité ; mais M. Musschenbroeck a calculé géométriquement dans ses essais de Physique, combien un appui peut moins supporter lorsqu'il est posé de biais, que perpendiculairement.

Il suffit pour cela de concevoir que cet appui oblique est l'hypoténuse d'un triangle rectangle, dont l'autre côté est la perpendiculaire, et le troisième côté la ligne de la perpendiculaire jusqu'à l'hypothénuse ou la base : on peut donc comparer la force, qui serait dans l'appui posé perpendiculairement, avec celle de l'hypothenuse ; car la force du poids se résoud en deux autres, l'une qui presse dans la direction de l'étançon, l'autre qui est perpendiculaire à l'étançon, et n'agit point sur lui : or par les propriétés du triangle rectangle, la force totale sera à la première de ces deux forces comme l'hypothénuse est à la perpendiculaire ; de sorte que la force d'un appui posé perpendiculairement sera à celle de l'appui oblique dans ce même rapport ; et puisque dans les petites obliquittés l'hypothénuse ne différe pas beaucoup de la ligne perpendiculaire, les forces des appuis qui ne sont qu'un peu obliques, ne seront pas non plus fort différentes de celles des appuis perpendiculaires. C'est aussi ce que les expériences ont confirmé au physicien hollandais. Voyez tome I. de ses essais de Physiq.

Mais comme il est bon de savoir quelle est la force des étançons ou des poutres posés perpendiculairement, et jusqu'à quel point on peut les charger avant qu'elles se rompent ; voici deux règles que donne M. Musschenbroeck, et qu'il a apprises par un grand nombre d'expériences.

1°. La force d'un seul et même bois posé perpendiculairement qui a la même épaisseur, mais une longueur différente et qui se trouve comprimée par un fardeau dont il est chargé par en-haut, est en raison inverse des carrés des longueurs. De cette manière, la force d'un étançon long de 10 pieds est à la force d'un autre appui de même épaisseur, mais qui n'a que cinq pieds de long, comme un est à quatre.

2°. Les bois qui ont la même hauteur, mais dont l'épaisseur est différente, se trouvant chargés de pesans fardeaux, se courbent par leurs côtés les plus minces. Les forces de ces sortes de bois sont les unes aux autres, comme l'épaisseur des côtés qui ne se plient pas, et comme le carré de l'épaisseur des côtés qui se recourbent. Article de M(D.J.)

ETANÇONS, s. m. pl. (Marine) ce sont des pièces de bois posées debout, qu'on met quelquefois sous les baux pendant que les vaisseaux demeurent amarrés dans le port, pour les soutenir et faire qu'ils fatiguent moins. (Z)

ETANÇONS de presse d'Imprimerie, ce sont des pièces de bois plus ou moins longues et par proportion de dix, de quinze, ou dix-huit pouces de perimètre et posées par une des extrémités sur le haut des jumelles, et appuyées par l'autre, soit aux solives du plancher, soit aux murs du bâtiment, et disposées de façon que chaque étançon a presque toujours son antagoniste, c'est-à-dire un autre étançon qui lui est directement opposé. Ils servent à maintenir une presse dans un état stable et inébranlable.

ETANÇON, en terme de Vergettier, est un morceau de bois qu'on met au manche d'une raquette, pour remplir le vide qu'y laissent les deux bouts du cercle de la raquette, qui ne sont pas encore réunis dans cet endroit.