Chant

S. m. (Voix) défaut de l'organe qui gâte la prononciation ordinaire, celle que nous désirons dans la déclamation et dans le chant, surtout dans celui du théâtre. Voyez GRASSEYER. On parle gras, on chante gras, lorsqu'on donne le son r comme si elle était précédée d'un c ou d'un g, et qu'on dit l comme si elle était un y, surtout quand elle est double. Ainsi le mot race dans la bouche de ceux qui grasseyent, sonne comme le mot grâce ou trace dans celle des gens qui parlent ou chantent bien ; et au lieu de dire carillon, groseille, on prononce niaisément caryon, groseye. Voyez les articles B et L.

v. neut. (Chant, Voix) c'est changer par une prononciation d'habitude ou naturelle, le son articulé de la voix : ainsi on grasseye, lorsqu'on prononce les c, les d, en t, les doubles ll en y ; ou lorsqu'on croasse de la gorge la lettre r, en sorte qu'on la fait précéder d'un c ou d'un g. Voyez GRASSEYEMENT. C'est le plus souvent par l'habitude qu'on acquiert ce défaut desagréable.

Les enfants ont presque tous le grasseyement du c et du d, ainsi que celui des doubles l ; ils le quittent cependant avec facilité, et l'on ne dit plus, lorsqu'on est bien élevé, tompagnie pour compagnie, ni Versayes pour Versailles. Voyez l'article L. Les soins des précepteurs, quand ils le veulent, réparent sans peine le vice qu'ont donné ou laissé les complaisances des gouvernantes : on n'est pas si attentif sur le grasseyement de r, surtout pour les filles, dont on espère de l'agrément ; on le regarde alors en les gâtant, comme une mignardise, et on ne corrige point ce défaut, par la fausse persuasion qu'il est un surcrait de grâces. Voyez GRASSEYEMENT, et l'article R.

adj. terme de plein chant, un ton subjugal, ou subordonné, tels que sont tous les tons plagaux. Voyez PLAGAL.