(Littérature grecque) on appelait métoïciens, , les étrangers établis à Athènes. Ils payaient un tribut à la république, un impôt nommé ; cet impôt était par année de 12 drachmes pour chaque homme, et de six drachmes pour chaque femme. La loi les obligeait encore de prendre un patron particulier, qui les protégeât, et qui répondit de leur conduite. On nommait ce patron . Le polémarque, l'un des neuf archontes, prononçait sur les prévarications que les métoïciens pouvaient commettre.

Rien n'est plus sensé que les réflexions de Xénophon sur les moyens qu'on avait d'accroitre les revenus de la république d'Athènes, en faisant des lois favorables aux étrangers qui viendraient s'y établir. Sans parler, dit-il, des avantages communs que toutes les villes retirent du nombre de leurs habitants, ces étrangers, loin d'être à charge au public, et de recevoir des pensions de l'état, nous donneraient lieu d'augmenter nos revenus, par le payement des droits attachés à leur qualité. On les engagerait efficacement à s'établir parmi nous, en leur ôtant toutes ces espèces de marques publiques d'infamie, qui ne servent de rien à un état ; en ne les obligeant point, par exemple, au danger de la guerre, et à porter dans les troupes une armure particulière ; en un mot, en ne les arrachant point à leur famille et à leur commerce ; ce n'était donc pas assez faire en faveur des étrangers, que d'instituer une fête de leur nom, , comme fit Thésée pour les accoutumer au joug des Athéniens, il fallait surtout profiter des conseils de Xénophon et leur accorder le terrain vide qui était renfermé dans l'enceinte des murs d'Athènes, pour y bâtir des édifices sacrés et profanes.

Il n'y avait point dans les commencements de distinction chez les Athéniens entre les étrangers et les naturels du pays ; tous les étrangers étaient promptement naturalisés, et Thucidide remarque que tous les Platéens le furent en même temps. Cet usage fut le fondement de la grandeur des Athéniens ; mais à mesure que leur ville devint plus peuplée, ils devinrent moins prodigues de cette faveur, et ce privilège s'accorda seulement dans la suite à ceux qui l'avaient mérité par quelque service important. (D.J.)