Architecture ancienne

S. pl. n. (Architecture ancienne) chambranle qui comprend les trois parties de la porte ; savoir, un assemblage de bois qui s'attache sur la pierre.

M. Saumaise croit que antepagmenta et antae, diffèrent en ce que les antes étaient de pierre, et antepagmenta étaient de bois. Les interpretes disent que c'est un pied droit, ou un jambage ; mais ces termes ne sont pas assez précis pour expliquer antepagmentum, qui ne signifie pas seulement les deux côtés de la porte, mais même le dessus, comme on le voit quand Vitruve parle d'antepagmentum superius. Ce mot se trouve encore dans le ch. VIIe du liv. IV. de Vitruve, et M. Perrault le traduit par les ais, selon l'interprétation de Philander, qui ne croit point qu'antepagmenta doive signifier des chambranles en cet endroit, car il ne s'agit point de portes et de fenêtres ; mais de l'entablement composé de l'architrave, et il y a apparence que Vitruve s'en sert pour signifier, suivant son étymologie, une chose qui est clouée sur une autre.

ou TCHELMINAR, s. m. (Histoire ancienne et Architecture) les plus belles et les plus magnifiques ruines qui nous restent de l'antiquité : ce sont celles en partie de ce fameux palais de Persepolis, auquel Alexandre étant ivre mit le feu par complaisance pour la courtisanne Thais. Voyez RUINES. Les voyageurs et les historiens ont donné des descriptions fort circonstanciées des chelminars, entr'autres Gratias de Sylva, Figroa, Pietro della Valle, Chardin, et Lebrun. On y voit, disent quelques-uns, les restes de près de quatre-vingt colonnes, dont les fragments ont au moins six pieds de haut ; mais il n'y en a que dix-neuf qu'on puisse dire entières, avec une autre isolée et éloignée d'environ cinquante pas. Ils ajoutent que quatre-vingt-quinze marches montent au premier étage du palais ; qu'elles sont taillées dans le roc, à qui une roche de marbre noir fort dur sert de fondation ; que l'entrée du palais a environ vingt pieds de large, et que d'un côté est la figure d'un éléphant, et de l'autre celle d'un rhinoceros haut de trente pieds, sculptés en marbre : après avoir passé cette entrée, on rencontre quantité de fragments de colonnes de marbre blanc, dont les restes précieux donnent à connaître la magnificence de l'ouvrage entier ; et on y voit quelques inscriptions gravées de caractères d'une figure extraordinaire, qui ressemblent à des triangles ou à des pyramides. Ce monument sert à présent de retraite aux bêtes farouches et aux oiseaux de proie ; ce qui n'a pas empêché Lebrun, par une curiosité qui lui était naturelle, d'entreprendre le voyage de Perse dans le dessein d'y voir les restes de ce somptueux édifice. (P)
S. m. (Histoire ancienne et Architecture) aquéduc souterrain qui reçoit les eaux et les ordures d'une grande ville : mais le mot cloaque n'est guère du bel usage que pour les ouvrages des anciens ; en parlant des ouvrages modernes, on dit ordinairement égout. Le mot latin est cloaca, mot que quelques étymologistes dérivent de cluo, salir, infecter par sa mauvaise odeur.

Le cloaque est assez exactement défini par le célèbre jurisconsulte Ulpien, un lieu souterrain fait par art pour écouler les eaux et les immondices d'une ville.

S. m. (Architecture ancienne) portique à cent colonnes : c'est le nom qu'on donna en particulier au grand portique du théâtre de Pompée à Rome. (D.J.)
S. m. (Architecture ancienne) c'est, dans une périptère, l'espace, la galerie, l'allée qui règne entre les colonnes et le mur. Les péridromes étaient des promenades chez les Grecs. Voyez Saumaise sur Solin. (D.J.)