(Peinture) c'est le nom que les Italiens donnent à la peinture en détrempe.

On a quelque raison de croire que ce genre de peinture est le premier qui ait été pratiqué, parce que toutes sortes de couleurs s'y peuvent employer, et qu'il ne faut que de l'eau avec un peu de gomme ou de colle pour les détremper et les fixer. On peint à guazzo sur des murs de plâtre, sur des bois, sur des peaux, sur des toiles, sur du papier fort ; son plus grand usage est consacré pour les éventails et les décorations de théâtre ; cependant il est assez indifférent sur quel fond on l'emploie, pourvu que ce fond ne soit pas gras, et que ce ne soit point sur un enduit frais, où il entre de la chaux, comme sont les enduits pour la peinture à fresque. Elle a cela de commun avec cette dernière, que les clairs en sont très-vifs ; et elle a de plus, que les bruns en ressortent mieux. Un avantage particulier de la peinture à guazzo, c'est qu'étant exposée à quelque lumière que ce sait, elle produit son effet ; et plus le jour est grand, plus elle parait éclatante. Elle dure longtemps à couvert dans un lieu sec, et ses couleurs ne changent point tant que le fond subsiste. Enfin elle est à l'abri des vernis, des frottements, et autres supercheries des brocanteurs ; mais malgré toutes ces prérogatives, la peinture à guazzo doit céder le pas à la peinture à l'huile, qui a les avantages admirables d'être plus douce, d'imiter mieux le naturel, de marquer plus fortement les ombres, de pouvoir se remanier, et de conserver son effet d'assez près comme de loin. Voyez PEINTURE. (D.J.)