S. m. ou AGIAM-OGLANS, ou AZAMOGLANS, (Histoire moderne) sont de jeunes enfants que le grand seigneur achète des Tartares, ou qu'il prend en guerre, ou qu'il arrache d'entre les bras des Arétiens soumis à sa domination.

Ce mot dans la langue originale signifie enfant de Barbare ; c'est-à-dire, suivant la manière de s'exprimer des Musulmants, né de parents qui ne sont pas Turcs. Il est composé des deux mots Arabes ; , agem, qui signifie parmi les Turcs la même chose que barbare parmi les Grecs ; les Turcs distinguant tous les habitants de la terre en Arabes ou Turcs, et en agem, comme les Grecs les divisaient en Grecs et en Barbares ; l'autre mot est , oglan, qui signifie enfant.

La plupart de ces enfants sont des enfants de chrétiens que le sultan fait enlever tous les ans par forme de tribut, des bras de leurs parents. Ceux qui sont chargés de la levée de cet odieux impôt, en prennent un sur trois, et ont soin de choisir ceux qui leur paraissent les mieux faits et les plus adroits.

On les mène aussi-tôt à Gallipoli, ou à Constantinople, où on commence par les faire circoncire ; ensuite on les instruit dans la religion Mahométane ; on leur apprend la langue Turque, et on les forme aux exercices de guerre, jusqu'à ce qu'ils soient en âge de porter les armes : et c'est de cette école qu'on tire les Janissaires. Voyez JANISSAIRES.

Ceux qu'on ne trouve pas propres à porter les armes, on les emploie aux offices les plus bas et les plus abjects du serrail ; comme à la cuisine, aux écuries, aux jardins, sous le nom de Bostangis, Attagis, Halvagis, etc. Ils n'ont ni gages ni profits, à moins qu'ils ne soient avancés à quelque petite charge, et alors même leurs appointements sont très-médiocres, et ne montent qu'à sept aspres et demi par jour, ce qui revient à environ trois sols et demi de notre monnaie. (G)