S. m. pl. (Histoire moderne) terme de l'ancienne milice française, pour designer un corps d'infanterie, dont on faisait assez peu de cas. La chronique de Flandre en parle au sujet de la bataille et de la prise de Furnes en 1297. Jean de Gaure, qui s'était retiré dans cette ville, ne voulait point se rendre ; mais les bidaux lui saillirent au col par-derrière, l'abattirent et le tuèrent. Guillaume Guyart, qui en fait aussi mention sous les années 1298, 1302 et 1304, semble faire entendre qu'ils tiraient leur origine des frontières d'Espagne.

De Navarre et devers Espagne

Reviennent bidaux à grants routes.

Il parait par le même auteur, que ces soldats portaient pour armes deux dards et une lance, et un coutel à la ceinture. M. de Caseneuve prétend après Joan. Hocsemius, dans ses gestes des évêques de Tongres, liv. I. chap. xxjv. que les bidaux étaient ainsi appelés a binis dardis, de deux dards qu'ils portaient. Ne pourrait-t-on point croire que ce nom leur était donné à cause du pays d'où ils sortaient, des environs de la rivière de Bidassoa ? Il est certain du moins que les auteurs les appellent plus ordinairement bidaux, bidaldi, que bidarii ; et Hocsemius est le seul qui leur ait donné ce second nom latin, pour l'approcher davantage de sa prétendue étymologie. Il parait que les bidaux n'étaient pas de fort bonnes troupes ; souvent ils lâchaient pied, et lançaient leurs dards en s'enfuyant. Bidaux retraient, c'est-à-dire s'enfuyent, et dards ruent, dit le même poète que nous avons déjà cité ; et le continuateur de Nangis rend à-peu-près le même témoignage à leur bravoure à la bataille de Cassel, où il dit que les bidaux s'étant mis à fuir selon leur coutume, causèrent quelque désordre dans l'armée française : ce qui fait voir que ces bidaux étaient des troupes legeres ; plus propres à harceler l'ennemi qu'à l'attendre de pié-ferme. Ménage a parlé de ces bidaux dans son étymologie au mot pitaux. Mémoire de l'acad. tom. X. dans une note. (G)