S. f. (Histoire moderne) seigneurie ou fief de baron, soit temporel soit spirituel. Voyez BARON. Dans ce sens baronie est la même chose que ce que l'on appelle honour en Angleterre.

Une baronie peut être considérée comme une seigneurie possedée à condition de quelque service, mais en chef par le roi : elle est ce qu'on appelle autrement grande sergenterie.

Les baronies d'Angleterre dans l'origine, étaient mouvantes du roi même, chef et seigneur de tout le royaume, et elles n'étaient pas tenues immédiatement d'un autre seigneur. Par exemple, le roi donnait à un homme l'investiture d'une grande seigneurie dans le pays, pour que celui qu'il en investissait en jouit, lui et ses héritiers, comme la tenant du roi et de ses successeurs. Par le service de baron, il faut entendre le service de vingt chevaliers, de quarante, soixante, plus ou moins, suivant que le roi le déterminait par l'investiture. Dans les temps qui suivirent de plus près la conquête, lorsqu'un grand seigneur, great lord, recevait du roi l'investiture d'une grande seigneurie, cette seigneurie était appelée baronie, mais plus ordinairement un honneur, honour, comme l'honour de Glocester, l'honour de Wallingford, l'honour de Lancaster, l'honour de Richemond, et de même des autres. Il y avait en Angleterre des honours désignés par des noms Normands ou par d'autres noms étrangers, c'est-à-dire que quelquefois ils avaient un nom Anglais, quelquefois un nom étranger ; cela arrivait quand la même personne était seigneur d'un honour en Normandie ou dans quelqu'autre province étrangère, et en même temps seigneur d'un honour en Angleterre ; par exemple, Guillaume de Fortz, de Force ou de Fortibus, était seigneur de l'honour d'Albemarle en Normandie, il était aussi seigneur de deux honours en Angleterre, savoir l'honour de Holderness et l'honour de Skipton en Cravene. En Angleterre on nommait quelquefois ces honours du nom Normand, l'honour d'Albemarle ou l'honour du comte d'Albemarle. De même le comte de Bretagne était seigneur de l'honour de Bretagne en France, et de celui de Richemond en Angleterre. On appelait quelquefois l'honour de Richemond du nom étranger, l'honour de Bretagne ou l'honour du comte de Bretagne, non qu'Albemarle ou la Bretagne fussent en Angleterre, mais parce que la même personne était respectivement seigneur de chacun de ces honours en France, et de chacun de ces honours en Angleterre. Voyez Madox. Histoire des Baronies, &c.

Les Baronies qui appartiennent à des évêques, et qui sont par quelques-uns dénommées regalia, parce qu'elles dépendent absolument de la pure libéralité du prince, ne consistent point en une seule baronie, mais en plusieurs ; car, tot erant baroniae, quot majora praedia.

Suivant Bracton, une baronie est un droit indivisible ; c'est pourquoi s'il s'agit de partager un héritage entre co-héritiers, quoique l'on puisse diviser quelques maisons principales et les pièces de terres qui en dépendent, si néanmoins la maison principale est le chef-lieu d'un comté ou d'une baronie, on ne peut la morceler ; en voici la raison : le partage de ces sortes de biens anéantirait insensiblement plusieurs droits privatifs des comtés et des baronies, ce qui tournerait au préjudice de l'état, qui est composé de comtés et de baronies. (G)

* BARONIES (les) Géographie contrée de France ; dans le Dauphiné, ainsi appelé des deux baronies de Meuoillon et de Montauban, dont elle est composée.