S. m. (Histoire moderne) est un duc revêtu d'une autorité, d'une prééminence sur les autres ducs. Voyez DUC.

L'archiduc d'Autriche est celui dont les titres sont les plus anciens. Il y a eu aussi des archiducs de Lorraine et de Brabant.

L'Autriche fut érigée en marquisat par Othon ou Henri I. et en duché par Fréderic I. en 1156 ; mais on ne sait pas le temps où le nom d'archiduché lui a été donné. Les uns croient que ce fut Fréderic IV. qui prit le premier le nom d'archiduc : d'autres, que ce nom fut accordé par Maximilien I. en 1459, et qu'il annexa à cette qualité de très-grands privilèges : les principaux sont, que l'archiduc exerce toute justice dans son domaine, sans appel ; qu'il est censé recevoir l'investiture de ses états, après en avoir fait la demande par trois fois ; qu'il ne peut être dépouillé de son état, même par l'empereur et les états de l'Empire ; que l'on ne peut conclure aucune affaire qui concerne l'empire, sans sa participation ; qu'il a le pouvoir de créer des comtes, des barons, et d'annoblir dans tous les états de l'Empire, privilèges que n'ont point les autres ducs. Outre cela, dans les dietes de l'Empire l'archiduc d'Autriche tient le directoire des princes, c'est-à-dire qu'il préside à leur collège alternativement avec l'archevêque de Salzbourg. Cette alternative ne se fait pas à chaque séance, mais à chaque changement de matière ; sans pourtant que l'un et l'autre quittent leur place pendant qu'on agite les propositions et qu'on est aux opinions : mais l'archiduc fait toujours l'ouverture de la diete. Heiss. hist. de l'Empire. (G)