S. m. (Histoire moderne) en général celui qui écoute, et singulièrement celui qui est présent à une harangue, un sermon ou autre discours prononcé en public. Mais AUDITEUR, en terme de Droit ou de Palais, se dit de plusieurs sortes d'officiers commis pour ouir des comptes. C'est dans ce sens qu'on appelle auditeurs des comptes, des officiers dont la fonction est d'examiner et arrêter les comptes des finances du roi, et rapporter à la chambre les difficultés qui s'y trouvent pour les y faire juger. Originairement ils n'étaient point conseillers, on ne les appelait que clercs ; mais en 1552 il leur fut permis d'opiner sur les difficultés qui se présenteraient dans les comptes dont ils seraient rapporteurs. Voyez COMPTE.

C'est dans le même sens qu'on appelle aussi en Angleterre auditeurs, plusieurs classes d'officiers de l'échiquier, chargés du recouvrement des deniers publics et des revenus casuels de la couronne, du payement des troupes de terre et de mer, et autres dépenses publiques ; qui reçoivent et examinent les comptes des collecteurs particuliers dispersés dans les provinces, veillent à leur conduite et leur paient leurs gages : tels sont les auditeurs des reçus, les auditeurs des revenus, les auditeurs du prêt, &c.

AUDITEURS conventuels ou collégiaux, étaient anciennement des officiers établis parmi les religieux, pour examiner et régler les comptes du monastère.

Quand c'est un particulier sans caractère qui reçoit un compte qui le concerne lui-même, on ne l'appelle pas auditeur, mais oyant. Voyez OYANT.

Auditeur se prend aussi pour juge de causes qui se décident à l'audience. C'est de cette sorte qu'est le juge auditeur du châtelet de Paris, qui juge sommairement à l'audience toutes les causes qui n'excédent pas cinquante livres ; tels sont à Rome les auditeurs de rote et les auditeurs de la chambre apostolique. Voyez ROTE et APOSTOLIQUE (chambre.)

AUDITEUR s'est dit aussi des enquêteurs commis pour l'instruction des procès. On appelle même souvent les notaires, auditeurs, en Angleterre et dans quelques coutumes de France. On a même donné ce nom aux témoins et assistants qui étaient présents à la passation ou à la lecture de quelqu'acte, ou qui le souscrivaient. (H)