Imprimer
Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Histoire moderne
S. m. (Histoire moderne) dans les écrivains du moyen âge, était un titre qui se donnait, ou à ceux d'entre les chevaliers qui n'avaient pas assez de bien ou assez de vassaux pour faire porter devant eux leurs bannières à une bataille, ou à ceux même de l'ordre des Bannerets, qui, n'ayant pas encore l'âge qu'il fallait pour déployer leur propre bannière, étaient obligés de marcher à la guerre sous la bannière d'un autre ; voyez BANNERET. Cambdem et d'autres définissent le bachelier, une personne d'un rang moyen entre un chevalier et un écuyer, moins âgé et plus récent que celui-là, mais supérieur à celui-ci, voyez CHEVALIER, &c D'autres veulent que le nom de bachelier ait été commun à tous les degrés compris entre le simple gentilhomme et le baron.

Quand l'amiral n'était ni comte ni baron, il était nommé bachelier ; et il est à noter que quand " l'amiral Ve par le pays pour assembler vaisseaux de guerre, ou pour autre affaire du royaume, s'il est bachelier, il recevra par jour quatre chelins sterlins ; s'il est comte ou baron, ses gages seront à proportion de son état et rang ".

Le titre de bachelier se donnait plus particulièrement à tout jeune homme de condition qui faisait sa première campagne, et qui recevait en conséquence la ceinture militaire.

BACHELIER, signifiait encore celui qui dans le premier tournois où il eut jamais combattu, avait vaincu quelqu'un.

On disait anciennement bacheliers au lieu de bas chevaliers, parce que les bacheliers formaient le plus bas ordre de chevaliers ; ils étaient au-dessus des bannerets, etc. Voyez CHEVALIER.

On appelle maintenant ceux-ci equittes aurati, à cause des éperons qu'on leur met lors de leur réception.

D'abord cette dignité ne se donnait qu'aux gens d'épée : mais dans la suite on la conféra aussi aux gens de robbe longue. La cérémonie en est extrêmement simple. L'aspirant s'étant mis à genoux, le roi le touche doucement d'une épée nue, et dit, sois chevalier au nom de Dieu ; et après, avance, chevalier. Voyez CHEVALIER et NOBLESSE.

BACHELIER, est encore un terme dont on se sert dans les universités pour désigner une personne qui a atteint le baccalauréat, ou le premier degré dans les Arts libéraux et dans les Sciences. Voyez DEGRE.

C'est dans le treizième siècle que le degré de bachelier a commencé à être introduit par le pape Grégoire IX. mais il est encore inconnu en Italie. A Oxford, pour être reçu bachelier ès Arts, il faut y avoir étudié quatre ans ; trois ans de plus pour devenir maître ès Arts, et sept ans encore pour être bachelier en Théologie.

A Cambridge, il faut avoir étudié près de quatre ans pour être fait bachelier ès Arts, et plus de trois ans encore avant que d'être reçu maître, et encore sept ans de plus pour devenir bachelier en Théologie. Il ne faut avoir étudié que six ans en Droit pour être reçu bachelier de cette faculté.

A Paris, pour passer bachelier en Théologie, il faut avoir étudié deux ans en Philosophie, trois ans en Théologie, et avoir soutenu deux examents, l'un sur la Philosophie, et l'autre sur la première partie de la somme de S. Thomas, qui comprend les traités de Dieu, et des divins attributs de la Trinité et des anges. Ces deux examens doivent se faire à un mois l'un de l'autre, devant quatre docteurs de la faculté de Théologie, tirés au sort, avec droit de suffrage. Un seul mauvais billet ne laisse au candidat que la voie de l'examen public qu'il peut demander à la faculté. S'il se trouve deux suffrages défavorables, il est refusé sans retour. Lorsque les examinateurs sont unanimement contens de sa capacité, il choisit un président à qui il fait signer ses thèses ; et quand le syndic les a visées et lui a donné jour, il doit les soutenir dans l'année à compter du jour de son second examen. Dans quelqu'une des écoles de la faculté, c'est-à-dire, des colléges ou des communautés qui sont de son corps, cette thèse roule sur les mêmes traités théologiques, qui ont servi de matière à ce second examen, et on la nomme tentative. Le président, quatre bacheliers en licence, et deux bacheliers amis, y disputent contre le répondant ; dix docteurs qu'on nomme censeurs y assistent avec droit de suffrage ; les bacheliers de licence l'ont aussi, mais pour la forme, leurs voix n'étant comptées pour rien. Chaque censeur a deux billets, l'un qui porte sufficiens et l'autre incapax. Un seul suffrage contraire suffit pour être refusé. Si le candidat répond d'une manière satisfaisante, il Ve à l'assemblée du premier du mois, qu'on nomme prima mensis, se présenter à la faculté devant laquelle il prête serment. Ensuite le bedeau lui délivre ses lettres de baccalauréat, et il peut se préparer à la licence.

On distingue dans la faculté de Théologie de Paris deux sortes de bacheliers : savoir bacheliers du premier ordre, baccalaurei primi ordinis, ce sont ceux qui font leur cours de licence ; et ceux du second ordre, baccalaurei secundi ordinis ; c'est-à-dire les simples bacheliers qui aspirent à faire leur licence, ou qui demeurent simplement bacheliers. L'habit des uns et des autres est la soutane, le manteau long, et la fourrure d'hermine doublée de soie noire.

Pour passer bachelier en Droit à Paris ; il faut l'avoir étudié deux ans, et avoir soutenu un acte dans les formes. Pour être bachelier en Médecine, il faut, après avoir été quatre ans maître ès Arts dans l'université, faire deux ans d'étude en Médecine et subir un examen après quoi on est revêtu de la fourrure pour entrer en licence. Dans l'université de Paris, avant la fondation des chaires de Théologie, ceux qui avaient étudié six ans en Théologie étaient admis à faire leurs cours, d'où ils étaient nommés baccalarii cursores : et comme il y avait deux cours, le premier pour expliquer la bible pendant trois années consécutives ; le second, pour expliquer le maître des sentences pendant une année ; ceux qui faisaient leur cours de la bible étaient appelés baccalarii biblici ; et ceux qui étaient arrivés aux sentences ; baccalarii sententiarii. Ceux enfin qui avaient achevé l'un et l'autre étaient qualifiés baccalarii formati ou bacheliers formés.

Il est fait mention encore de BACHELIERS D'ÉGLISE, baccalarii ecclesiae, l'évêque avec ses chanoines et bacheliers, cum consilio et consensu omnium canonicorum suorum et baccalariorum. Il n'y a guère de mot dont l'origine soit plus disputée parmi les critiques que celui de bachelier, baccalarius ou baccalaureus : Martinius prétend qu'on dit en latin baccalaureus, pour dire baccâ laureâ donatus, et cela par allusion à l'ancienne coutume de couronner de laurier les poètes, baccis lauri, comme le fut Pétrarque à Rome en 1341. Alciat et Vivès sont encore de ce sentiment : Rhenanus aime mieux le tirer de baculus ou baccillus, un bâton, parce qu'à leur promotion, dit-il, on leur mettait en main un bâton, pour marquer l'autorité qu'ils recevaient, qu'ils avaient achevé leurs études, et qu'ils étaient remis en liberté ; à peu près comme les anciens gladiateurs, à qui l'on mettait à la main un bâton pour marque de leur congé ; c'est ce qu'Horace appelle rude donatus. Mais Spelman rejette cette opinion, d'autant qu'il n'y a point de preuve qu'on ait jamais pratiqué cette cérémonie de mettre un bâton à la main de ceux que l'on créait bacheliers ; et d'ailleurs cette étymologie conviendrait plutôt aux licentiés qu'aux bacheliers, qui sont moins censés avoir combattu qu'avoir fait un premier essai de leurs forces, comme l'insinue le nom de tentative que porte leur thèse.

Parmi ceux qui soutiennent que les bacheliers militaires sont les plus anciens, on compte Cujas, qui les fait venir de buccellarii, sorte de cavalerie fort estimée autrefois ; Ducange qui les tire de baccalaria, sorte de fiefs ou de fermes qui contenaient plusieurs pièces de terre de douze acres chacune, ou de ce que deux bœufs pouvaient labourer. Selon lui les possesseurs de ces baccalaria étaient appelés bacheliers. Enfin Caseneuve et Hauteserre font venir bachelier de baculus, ou bacillus, un bâton, à cause que les jeunes cavaliers s'exerçaient au combat avec des bâtons, ainsi que les bacheliers dans les universités s'exercent par des disputes. De toutes ces étymologies la première est la plus vraisemblable, puisqu'il n'y a pas encore longtemps que dans l'université de Paris la thèse que les aspirants à la maitrise ès Arts étaient obligés de soutenir, s'appelait l'acte pro laurea artium. Ainsi de bacca lauri, qui signifie proprement le fruit ou la graine de laurier, arbre consacré de tout temps à être le symbole des récompenses accordées aux savants, on a fait dans notre langue bachelier pour exprimer un étudiant qui a déjà mérité d'être couronné. (G)

BACHELIER, (Commerce) c'est un nom qu'on donne dans quelques-uns des six corps de marchands de Paris, aux anciens et à ceux qui ont passé par les charges, et qui ont droit d'être appelés par les maîtres et gardes pour être présents avec eux et les assister en quelques-unes de leurs fonctions, particulièrement en ce qui regarde le chef-d'œuvre des aspirants à la maitrise. Ainsi dans le corps des marchands Pelletiers le chef-d'œuvre doit être fait en présence des gardes, qui sont obligés d'appeler avec eux quatre bacheliers dudit état.

Le terme de bachelier est aussi en usage dans le même sens dans la plupart des communautés des Arts et Métiers de la ville de Paris. Voyez COMMUNAUTE. (G)




Affichages : 1669