Histoire

S. f. (Histoire) titre qu'on donne aux rois vivants, et qui leur sert souvent de nom pour les distinguer. Louis XI. fut le premier roi de France qui prit le titre de majesté, que l'empereur seul portait, et que la chancellerie allemande n'a jamais donné à aucun roi jusqu'à nos derniers temps. Dans le XIIe siècle les rois de Hongrie et de Pologne étaient qualifiés d'excellence ; dans le XVe siècle, les rois d'Aragon, de Castille et de Portugal avaient encore les titres d'altesse. On disait à celui d'Angleterre votre grâce, ou aurait pu dire à Louis XI. votre despotisme. Le titre même de majesté s'établit fort lentement ; il y a plusieurs lettres du sire de Bourdeille dans lesquelles on appelle Henri III. votre altesse ; et quand les états accordèrent à Catherine de Médicis l'administration du royaume, ils ne l'honorèrent point du titre de majesté.

ou MYRZA, (Histoire) titre de dignité qui signifie fils de prince ; les Tartares ne l'accordent qu'aux personnes d'une race noble et très-ancienne.

(Histoire) c'est ainsi que l'on nommait sous les princes de la race carlovingienne, des officiers attachés à la cour des empereurs, que ces princes envoyaient dans les provinces de leurs états, pour entendre les plaintes des peuples contre leurs magistrats ordinaires, leur rendre justice et redresser leurs griefs, et pour veiller aux finances ; ils étaient aussi chargés de prendre connaissance de la discipline ecclésiastique et de faire observer les règlements de police. Il parait que ces missi dominici faisaient les fonctions que le roi de France donne aujourd'hui aux intendants de ses provinces. (-)
(Histoire) nom d'une soldatesque turque, dont la fonction est de monter la garde au palais du grand-vizir, et d'y amener les criminels. Il y a un corps tiré d'entr'eux qui est affecté pour l'exécution des malfaiteurs. On les appelle falangaji, du mot falanga, instrument dont ils se servent pour couper la tête. Cantemir, hist. ottomane.
(Histoire) c'est le nom que les Ethiopiens et les Abyssins donnent à leur souverain : ce mot signifie roi dans la langue de ces peuples. Ce prince prend lui-même le titre de negusa nagast zaitiopia, c'est-à-dire, rois des rois d'Ethiopie. Les Abyssins craient que les rois qui les gouvernent descendent de la reine de Saba, qui étant allée à Jérusalem pour admirer la sagesse de Salomon, eut, diton, de ce prince un fils appelé Menilehech, de qui sont venus les negus, ou rois d'Ethiopie, qui occupent aujourd'hui le trône. Ce prince fut, dit-on, élevé à la cour du roi Salomon son père, d'où il amena plusieurs docteurs juifs, qui apportèrent la loi de Moïse dans ses états : les rois d'Ethiopie ont depuis embrassé le Christianisme. Les anciens rois d'Ethiopie fournissent un exemple frappant de l'abus du pouvoir sacerdotal ; Diodore de Sicîle nous apprend que les prêtres de Meroe, les plus révérés de toute l'Ethiopie, ordonnaient quelquefois à leurs rois de se tuer eux-mêmes ; et que ces princes dociles ne manquaient point de se conformer à cet ordre qui leur était signifié de la part des dieux. Le même auteur dit que ce pouvoir exorbitant des prêtres dura jusqu'au règne d'Ergamènes, qui étant un prince guerrier, marcha à la tête d'une armée, pour réduire les pontifes impérieux qui avaient fait la loi à ses prédécesseurs.