S. f. (Morale) La bienveillance est un sentiment que Dieu imprime dans tous les cœurs, par lequel nous sommes portés à nous vouloir du bien les uns aux autres. La société lui doit ses liens les plus doux et les plus forts. Le principal moyen dont s'est servi l'auteur de la nature pour établir et conserver la société du genre humain, a été de rendre communs entre les hommes leurs biens et leurs maux, toutes les fois que leur intérêt particulier n'y met point obstacle. Il est des hommes en qui l'intérêt, l'ambition, l'orgueil, empêchent qu'il ne s'élève de ces mouvements de bienveillance. Mais il n'en est point qui n'en portent dans le cœur les semences prêtes à éclore en faveur de l'humanité et de la vertu, dès qu'un sentiment supérieur n'y fait point d'obstacle. Et s'il était quelqu'homme qui n'eut point reçu de la nature ces précieux germes de la vertu, ce serait un défaut de conformation, semblable à celui qui rend certaines oreilles insensibles au plaisir de la musique. Pourquoi ces pleurs que nous versons sur des héros malheureux ? avec quelle joie les arracherions-nous à l'infortune qui les poursuit ! leur sommes-nous donc attachés par les liens du sang ou de l'amitié ? Non certainement ; mais ce sont des hommes et des hommes vertueux. Il n'en faut pas davantage pour que ce germe de bienveillance que nous portons en nous-mêmes, se développe en leur faveur. (X)

BIENVEILLANCE, (Histoire moderne) terme usité dans les statuts et dans les chroniques d'Angleterre, pour signifier un présent volontaire que les sujets sont à leur souverain, chacun y contribue à proportion de sa fortune. Voyez SUBSIDE et TAXE.

La bienveillance prise dans ce sens, équivaut à ce que les autres nations appellent subsidium charitativum, que les tenanciers paient quelquefois à leur seigneur, le clergé aux évêques.

En France on appelle ce secours don gratuit. Dans les besoins de l'état, le clergé assemblé soit ordinairement, soit extraordinairement, accorde au roi un don gratuit indépendamment des décimes et autres impositions dont il est chargé, et le recouvrement de ces sommes est reparti sur les provinces ecclésiastiques. Dans les provinces d'états, outre les subsides ordinaires, à la tenue des états on accorde aussi au roi un don gratuit plus ou moins fort, selon les circonstances. Voyez AIDES. (G)