ou OECONOMIE, (Morale et Politique) ce mot vient de , maison, et de , loi, et ne signifie originairement que le sage et légitime gouvernement de la maison, pour le bien commun de toute la famille. Le sens de ce terme a été dans la suite étendu au gouvernement de la grande famille, qui est l'état. Pour distinguer ces deux acceptions, on l'appelle dans ce dernier cas, économie générale, ou politique ; et dans l'autre, économie domestique, ou particulière. Ce n'est que de la première qu'il est question dans cet article. Sur l'économie domestique, voyez PERE DE FAMILLE.
S. f. (Morale et Politique) par un malheur attaché à la condition humaine, les sujets sont quelquefois soumis à des souverains, qui abusant du pouvoir qui leur a été confié, leur font éprouver des rigueurs que la violence seule autorise. L'oppression est toujours le fruit d'une mauvaise administration. Lorsque le souverain est injuste, ou lorsque ses représentants se prévalent de son autorité, ils regardent les peuples comme des animaux vils, qui ne sont faits que pour ramper, et pour satisfaire aux dépens de leur sang, de leur travail et de leurs trésors, leurs projets ambitieux, ou leurs caprices ridicules. En vain l'innocence gémit, en vain elle implore la protection des lais, la force triomphe et insulte à ses pleurs. Domitien disait omnia sibi in homines licère ; maxime digne d'un monstre, et qui pourtant n'a été que trop suivie par quelques souverains.
S. f. (Physique, Politique et Morale) ce mot est abstrait, pris dans l'acception la plus étendue, il exprime le produit de tous les êtres multipliés par la génération ; car la terre est peuplée non-seulement d'hommes, mais aussi des animaux de toutes espèces qui l'habitent avec eux. La production de son semblable est dans chaque individu le fruit de la puissance d'engendrer ; la population en est le résultat. Mais cette expression s'applique plus particulièrement à l'espèce humaine ; et dans ce sens particulier, elle désigne le rapport des hommes au terrain qu'ils occupent, en raison directe de leur nombre et inverse de l'espace.
S. m. (Politique et Morale) par le mot , les Grecs désignaient un citoyen qui s'était emparé de l'autorité souveraine dans un état libre, lors même qu'il le gouvernait suivant les lois de la justice et de l'équité ; aujourd'hui par tyran l'on entend, non - seulement un usurpateur du pouvoir souverain, mais même un souverain légitime, qui abuse de son pouvoir pour violer les lois, pour opprimer ses peuples, et pour faire de ses sujets les victimes de ses passions et de ses volontés injustes, qu'il substitue aux lois.
S. m. (Fourrure) peau d'une espèce de loup-cervier qui se trouve en Pologne et en Lithuanie, dont la fourrure est très-riche, très-fine et très-belle. Il se trouve aussi de ces animaux en Perse et en Suède, mais les uns et les autres diffèrent par la couleur. Ceux de Perse ont un fond blanc avec des mouchetures ou taches noires ; leur poil est long, fin et fourni. Ceux de Suède sont rougeâtres, et ceux de Pologne et de Lithuanie d'un beau gris de fer. Ils se ressemblent tous par la figure et par la férocité, ayant la tête d'un chat et la cruauté d'un tigre. C'est une des plus belles fourrures dont il se fasse commerce dans les pays du nord ; aussi se vendent-elles un prix excessif, la seule fourrure d'une robe allant quelquefois à plus de six cent écus. Dict. de Comm. (D.J.)