S. m. (Commerce) ou trafic de marchandises ou d'argent. Voyez COMMERCE.

Le négoce est une profession très-honorable en Orient, où elle est exercée non-seulement par les roturiers, mais encore par les plus grands seigneurs, et même par les rois quelquefois en personne, mais toujours par leurs commis.

C'est surtout en Perse que la qualité de marchand a des honneurs et des prérogatives extraordinaires ; aussi ce nom ne se donne-t-il point aux gens qui tiennent boutique ou qui trafiquent de menues denrées, mais seulement à ceux qui entretiennent des commis et des facteurs dans les pays les plus éloignés. Ces personnes sont souvent élevées aux plus grandes charges, et c'est parmi elles que le roi de Perse choisit ses ambassadeurs. Le nom de marchand en persan est saudaguet, qui signifie faiseur de profit.

Le négoce se fait en Orient par courtiers, que les Persans nomment delal, c'est-à-dire grands parleurs, à cause de leur manière singulière de traiter. Voyez COURTIERS. Et ils appellent vikils, ceux qu'ils tiennent dans les pays étrangers. Diction. de Com.

Le moyen le plus sur de ruiner le négoce dans un royaume, est d'autoriser la Finance à son préjudice. L'embarras des formalités, les droits des fermiers, des commis, les charges, les visites, les procès-verbaux, le retard des expéditions, les saisies, les discussions qui en résultent, etc. détruisent en peu d'années dans les provinces, le négoce le plus lucratif et le mieux accrédité. Aussi la pernicieuse liberté accordée au fermier de la douanne de Lyon, d'établir des bureaux où bon lui semblerait, fut si bien employée dans le dernier siècle, qu'en moins de cinquante ans il s'en trouva cent soixante-sept dans le Lyonnais, le Dauphiné, la Provence et le Languedoc ; et par-là tout le négoce des denrées à l'étranger se trouva culbuté. C'est au grand crédit des favoris et des Financiers, sous le règne d'Henri III. que l'on doit rapporter la plupart des établissements funestes au négoce du royaume. (D.J.)