S. f. (Histoire naturelle) Ardea alba minor, oiseau qui pese près d'une livre, et qui a environ vingt-deux pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et trente pouces si on prend la longueur jusqu'au bout des pattes. Tout son corps est d'un beau blanc ; il a une petite aigrette qui lui prend derrière la tête. On lui voit un espace auprès des yeux, dégarni de plumes et de couleur verte ; le bec est noirâtre et long d'environ quatre pouces ; l'iris des yeux est d'un jaune pâle ; la langue est courte ; les pattes sont de couleur verte, et couvertes d'espace en espace d'une corne noirâtre qu'on peut lever en écaille. Le bas des jambes est dégarni de plumes ; la première phalange du doigt extérieur tient au doigt du milieu par une membrane.

Willughby croit que cet oiseau est le même que celui que Gesner et Aldrovande ont décrit sous le nom d', ou garzetta, et que Belon appelle en François aigrette, quoique les descriptions soient un peu différentes.

Gesner dit que les plumes de l'aigrette sont très-longues et d'un grand prix ; mais Belon et Aldrovande prétendent que les plumes dont les grands ornent leur tête, et qui se vendent à un si haut prix en Turquie, ne sont pas des plumes de la tête de cet oiseau, mais qu'elles viennent sur le dos, à côté des ailes. Willughby.

Cet auteur avait acheté à Venise l'aigrette qu'il a décrite ; elle n'avait pas les plumes d'aigrette ; il soupçonne qu'on les avait arrachées avant que de vendre l'oiseau. Voyez OISEAU. (I)

AIGRETTE, s. f. en Latin pappus, terme de Botanique, c'est une espèce de brosse ou de pinceau de poil délié qui se trouve au haut des graines des chardons, de la dent de lion, des asters, et de plusieurs autres plantes. Ces graines se soutiennent aisément en l'air au moyen de leurs aigrettes, de sorte que le moindre vent les disperse et les porte au loin. Ces aigrettes sont un caractère par lequel on distingue plusieurs genres de plantes. Voyez PLANTE. (I)

* AIGRETTE, s. f. partie du casque connu dans les anciens auteurs sous le nom de juba ou crista. C'était une boite carrée fixée sur le devant d'où sortaient de grandes plumes ; ce qui faisait un assez bel ornement de tête.

AIGRETTE, en terme de Metteur en œuvre, c'est un petit bouquet de pierres précieuses serties et assemblées, dont les dames décorent leurs coiffures. On y distingue sa queue, ses branches, ses feuillages, et ses fleurs voltigeantes. Au reste il y a des aigrettes de toutes sortes de formes, de rondes, d'ovales, de longues, de ramassées, d'étalées, à branches, sans branches, etc.

AIGRETTE de verre, autre sorte d'ornement ou parure des femmes, et composé de fils de verre aussi fins que des cheveux. Voyez à l'article EMAIL la manière de tirer le fil de verre dont on forme des aigrettes. On lie ensemble par un bout un faisceau de ces fils au moyen d'un fil de léton très-fin et recuit pour qu'il soit plus flexible. On coupe ensuite tous les fils d'une même longueur, et l'aigrette est achevée.

Les fils des petites aigrettes, après être liés, sont soudés ensemble au moyen de la flamme que le chalumeau de la lampe d'Emailleur porte sur leurs extrémités.

AIGRETTE se prend aussi communément par les Plumassiers pour le bouquet entier des lits et des dais ; quoique l'aigrette ne fasse que le terminer par en-haut, et que le bas du bouquet soit composé de plumes d'autruche.

AIGRETTE, (Artificier) espèce d'artifice dont le flux d'étincelles imite un peu les aigrettes de verre. On n'en parle guère que lorsqu'il sert de porte-feu à un pot qui jette quantité d'autres artifices sous le nom de pot à aigrette.

AIGRETTES, s. f. pl. ardeolae cristae, (Histoire naturelle) plumes qui ont fait donner le nom d'aigrette à l'oiseau qui les porte. Voyez AIGRETTE, oiseau. Ces plumes servent d'ornement de tête chez les nations qui ont des turbans ou des bonnets, comme les Turcs, les Perses, les Polonais, etc. On les apporte du Levant par la voie de Marseille. (I)