S. m. siliquastrum, (Botanique) genre de plante à fleur légumineuse, dont les deux pétales latérales sont plus élevées que la pétale supérieure ; la partie inférieure est composée de deux pétales ; il sort du calice un pistil entouré d'étamines qui devient une silique aplatie, membraneuse, et remplie de semences, dont la figure approche de celle d'un rein ; les feuilles de la plante sont alternes. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)


On met au rang des principales espèces le gainier à fleur blanche, le gainier à grande silique, le gainier du Canada, le gainier de la Caroline, outre le gainier ordinaire qu'il suffira de décrire ici ; il est nommé siliquastrum par Tournefort, inst. 647. Boerh. ind. alt. 2. 23, et autres.

Sa racine est grosse, dure, ligneuse, vivace ; elle pousse un tronc qui devient un arbre de moyenne grosseur et grandeur, divisé en branches éloignées les unes des autres, couvertes d'une écorce purpurine noirâtre ; sur ses branches naissent au premier printemps et avant les feuilles, des fleurs légumineuses, belles, agréables, purpurines, amassées plusieurs ensemble, attachées à des courts pédicules noirs ; ses fleurs sont composées de cinq pétales, dont les deux inférieurs surpassent en grandeur les supérieurs, ce qui est le contraire des fleurs légumineuses de plusieurs autres plantes ; leur goût est doux, un peu aigrelet ; ensuite naissent le long des branches des feuilles seules et alternes, rondes comme celles du cabaret, mais beaucoup plus grandes, moins charnues, nerveuses, vertes en-dessus, blanchâtres en-dessous : quand les fleurs sont passées, il leur succede de longues gousses d'environ six pouces, très-aplaties, membraneuses, et en quelque sorte transparentes, purpurines, faites comme des gaines à couteaux, d'où vient en français le nom de gainier, qu'on donne à la plante. Ces gousses renferment entre les cosses plusieurs semences, presqu'ovales, plus grosses que des lentilles, dures, et rougeâtres.

Cet arbre croit dans les pays chauds, en Espagne, en Italie, en Languedoc, en Provence, soit dans les vallées, soit sur les montagnes. Il fleurit en Avril et Mai ; il n'est d'aucun usage en Médecine, mais on le cultive dans les jardins des curieux pour la beauté de ses fleurs ; il réussit par des soins habiles dans les climats tempérés. Le gainier d'Amérique donne en Angleterre de très-belles fleurs couleur de rose et en grappes ; il porte ses graines à maturité, et s'élève jusqu'à la hauteur de 20 pieds.

Sa culture n'est pas même difficîle ; on le multiplie de graine, qu'on seme sur couche au printemps, dans une terre franche, mêlée d'un peu de fumier chaud ; on couvre la plante avec des paillassons dans les orages pluvieux ; on l'arrose dans les grandes chaleurs : on la transporte l'année suivante dans un bon terrain, où on la laisse pendant quelques années ; on a soin de la nettoyer des mauvaises herbes, et d'amollir la terre avec la bêche, pour que les racines puissent s'étendre ; au bout de quatre à cinq ans que l'arbuste a séjourné dans une bonne pépinière, on le transplante avec précaution, ou dans des bosquets, ou dans des endroits sauvages, parmi les autres arbres qui viennent à la même hauteur que celui-ci. On le place au-devant de ceux qui s'élèvent davantage, et l'on observe dans l'arrangement de ces sortes de plantations une gradation subsistante, dont l'ensemble paraissant en forme d'amphitéatre, forme un spectacle symétrique qui plait à la vue. (D.J.)

GAINIER, s. m. (Arts mécaniques) artisan qui fait des gaines : les autres ouvrages que font les maîtres Gainiers, sont des boites, des écritoires, des tubes de lunettes d'approche, des coffres, et cassettes, des fourreaux d'épée et de pistolets, et autres semblables ouvrages couverts de chagrin, de maroquin, de veau, et de mouton : ils travaillent aussi à faire des flacons, des bouteilles, et autres pareils ouvrages de cuir bouilli.

Les Gainiers de la ville de Paris sont qualifiés par leurs statuts maîtres Gainiers, Fourreliers, et ouvriers en cuir bouilli.

Ils sont érigés en corps de jurande, dès l'an 1323 ; mais ce n'est proprement que par les règlements du 21 Septembre 1560, donnés sous le règne de François II. que leur communauté a reçu sa dernière perfection.

Suivant leurs statuts, aucun ne peut être reçu maître Gainier, s'il n'a été apprenti pendant six ans chez un maître de Paris, et fait chef-d'œuvre tel qu'il lui a été prescrit par les jurés de la communauté.

Ceux qui ont appris le métier de Gainier dans quelque ville de France, ne peuvent être reçus maîtres à Paris, s'ils n'ont auparavant servi les maîtres de cette ville l'espace de quatre années, et fait chef-d'œuvre, de même que les autres apprentis.

Les fils de maîtres sont exempts du chef-d'œuvre, et peuvent être admis à la maitrise après une légère expérience, pourvu qu'ils aient appris leur métier pendant six ans chez leur père ou autre maître de la communauté.

Il est défendu à tout maître gainier, sous peine de confiscation et d'amende, d'employer aucuns vieux cuirs dans leurs ouvrages.

Chaque maître ne peut tenir qu'une seule boutique ouverte.

Tous ceux qui se font recevoir à la maitrise, doivent faire choix d'une marque pour marquer leurs ouvrages ; l'empreinte de laquelle doit être mise sur la table de plomb gardée dans la chambre du procureur du roi du châtelet.

Les veuves des maîtres Gainiers peuvent pendant leur viduité, tenir boutique ouverte, et jouir des privilèges, suivant les ordonnances, à la réserve de faire des apprentis.

Enfin les marchandises foraines concernant l'état de Gainier, qui viennent à Paris pour y être vendues, doivent être vues et visitées, lors de leur arrivée, par les jurés Gainiers, et ensuite lotties entre les maîtres. Dictionnaire et réglem. du Comm.