Leur différence consiste en ce qu'abominable parait avoir un rapport plus particulier aux mœurs, détestable au gout, et exécrable à la conformation. Le premier marque une sale corruption ; le second, de la dépravation ; et le dernier, une extrême difformité.

Ceux qui passent d'une dévotion superstitieuse au libertinage, s'y plongent ordinairement dans ce qu'il y a de plus abominable. Tels mets sont aujourd'hui traités de détestables, qui faisaient chez nos pères l'honneur des meilleurs repas. Les richesses embellissent aux yeux d'un homme intéressé la plus exécrable de toutes les créatures.