Les Hollandais apprêtent les petits velours de la même façon, avec cette différence, que l'étoffe est accrochée par la lisière sur deux traverses de bois, de distance en distance d'un pouce, pour lui conserver sa largeur au moyen de vis et écroues qui l'empêchent de se rétrécir. On ne décroche l'étoffe apprêtée que quand la gomme est seche, ce qui rend l'apprêt plus long à faire que pour une étoffe mince. On suit une pareille méthode pour les étoffes fortes qui n'ont pas la qualité qu'elles exigeraient, ce qui est une espèce de fraude. On appelle donneurs d'eau ces apprêteurs.

APPRET, s. m. en Draperie. On comprend sous ce mot toutes les opérations qui suivent la foule, telles que le garnissage ou le tirage au chardon, la tonte, la presse, etc. Voyez l'article DRAPERIE.

APPRET, terme de Chapelier ; ce sont les gommes et les colles fondues dans de l'eau, dont les Chapeliers se servent pour gommer les chapeaux et leur donner du corps, afin que les bords se soutiennent d'eux-mêmes, et que leurs formes conservent toujours leurs figures. L'apprêt est une des dernières façons que les ouvriers donnent aux chapeaux, et une des plus difficiles ; car pour que l'apprêt soit bon, il ne doit point du tout paraitre en-dehors. Voyez CHAPEAU et CHAPELIER.

APPRET, chez les Pelletiers. Les peaux qu'on destine à faire des fourrures, et qui sont garnies de leur poil, doivent, avant que d'être employées par le Pelletier, recevoir quelques façons pour les adoucir. Cette préparation consiste à les passer en huile, si ce sont des peaux dont le poil tienne beaucoup ; mais si le poil s'enlève aisément, on les prépare à l'alun, comme nous l'allons expliquer.

Les principales peaux dont on se sert pour les fourrures, sont les martres de toute espèce, les hermines, le castor, le loutre, le tigre, le petit-gris, la fouine, l'ours, le loup de plusieurs sortes, le putais, le chien, le chat, le renard, le lièvre, le lapin, l'agneau, et autres semblables.

Manière de passer en huîle les peaux destinées à faire les fourrures. Si-tôt que les peaux sont arrivées chez l'ouvrier, on les coud ensemble, de manière que le poil ne puisse pas se gâter ; ensuite on les enduit d'huîle de navette, qui est la seule qui soit propre à cet usage ; après quoi on les foule aux pieds, pour y faire pénétrer l'huîle et les rendre plus maniables. Si elles ne sont pas suffisamment adoucies, on réitère la même opération, et on y remet de nouvelle huile, jusqu'à ce qu'elles soient arrivées au point de pouvoir être maniées comme une étoffe. Cela fait, on les met sur le chevalet pour y être écharnées ; et lorsqu'elles sont bien nettoyées du côté de la chair, et qu'il n'y reste plus rien, on les découd, et on les dégraisse de la manière suivante. On étale les peaux sur la terre, le côté de la chair en-dessous, et on les poudre du côté du poil avec du plâtre bien fin et passé au tamis ; ensuite on bat les peaux avec des baguettes, pour en faire tomber le plâtre. Il faut recommencer cette opération jusqu'à ce qu'elles soient totalement dégraissées, et en état d'être employées.

Mais comme il se trouve souvent des peaux dont le poil ne tient pas beaucoup, ces peaux perdraient leur poil si on les passait en huîle ; ainsi au lieu d'huîle on les apprête de la manière suivante.

On prend de l'alun, du sel marin, et de la farine de seigle ; on délaye le tout ensemble dans de l'eau, et on en forme une pâte liquide comme de la bouillie ; ensuite on en enduit les peaux du côté de la chair : cette opération resserre la peau et empêche le poil de tomber. Cette façon se réitère jusqu'à ce que les peaux soient tout à fait devenues souples et maniables ; après quoi on les porte chez le Pelletier pour y être employées en fourrures.

APPRET, (Peinture d ') c'est ainsi qu'on appelle la peinture qui se fait sur le verre avec des couleurs particulières. On se sert du verre blanc. Les couleurs appliquées sur ce verre, se fondent et s'incorporent. Cette peinture était fort d'usage autrefois, principalement pour les grands vitraux d'église, où l'on employait, dit M. de la Hire (Mém. de l'académie, tome IX.) pour des couleurs vives et fortes, des verres colorés dans le fourneau, sur lesquels on mettait des ombres pour leur donner le relief ; ce qui ne s'entend guère. Mais voyez à l'article PEINTURE le détail de la manière de peindre d'apprêt, ou sur le verre.