Quoique ces configurations puissent être variées et combinées de mille manières, néanmoins on n'en considère qu'un petit nombre ; c'est pourquoi on définit plus exactement l'aspect la rencontre ou l'angle des rayons lumineux qui viennent de deux planètes à la terre. Voyez RAYON et ANGLE.

La doctrine des aspects a été introduite par les Astrologues, comme le fondement de leurs prédictions. Ainsi Kepler définit l'aspect, un angle formé par des rayons, qui partant de deux planètes, viennent à se rencontrer sur la terre, et qui ont la propriété de produire quelque influence naturelle. Quoique toutes ces opinions soient des chimères, nous allons les rapporter ici en peu de mots.

Les anciens comptaient cinq aspects, à savoir, la conjonction marquée par le caractère , l'opposition par , l'aspect trine par , l'aspect quadrat par , et l'aspect sextîle par *. La conjonction et l'opposition sont les deux aspects extrêmes, le premier étant le moindre de tous, et le second le plus grand ou le dernier. Voyez CONJONCTION et OPPOSITION.

L'aspect trigone ou trine est la troisième partie d'un cercle, ou l'angle mesuré par l'arc A B. Tab. astron. fig. 3.

L'aspect tétragone ou quadrat est la quatrième partie d'un cercle, ou l'angle mesuré par le quart de cercle A D : l'aspect sextile, qui est la sixième partie d'un cercle ou d'un angle, est mesuré par le sextant A G. Voyez TRIGONE, TETRAGONE, QUADRAT, XTILETILE.

Par rapport aux influences qu'on suppose aux aspects, on les divise en benins, malins, et indifférents.

L'aspect quadrat et l'opposition sont réputés malins ou mal-faisant ; le trine et le sextîle benins ou propices ; et la conjonction un aspect indifférent.

Aux cinq aspects des anciens les modernes en ont ajouté beaucoup d'autres, comme le décîle qui contient la dixième partie d'un cercle ; le tridecile, qui en contient trois dixiemes ; et le biquintile, qui en contient quatre dixiemes ou deux cinquiemes. Kepler en ajoute d'autres, qu'il dit avoir reconnu efficaces par des observations météorologiques, tel que le demi-sextile, qui contient la douzième partie d'un cercle, et le quincunce, qui en contient cinq douziemes. Enfin nous sommes redevables aux Médecins astrologues d'un aspect octile, contenant un huitième de cercle, et d'un aspect trioctile, qui en contient les trois huitiemes. Quelques Médecins y ont encore mis l'aspect quintile, contenant un cinquième du cercle, et l'aspect biquintile, qui, comme on a déjà dit, en contient les deux cinquiemes.

L'angle intercepté entre deux planètes dans l'aspect de la conjonction est = 0 ; dans l'aspect semi-sextile, il contient 30° ; dans le decîle 36° ; dans l'octîle 45° ; dans le sextîle 60° ; dans le quintîle 72° ; dans le quartîle 90° ; dans le tridecîle 108° ; dans le trine 120° ; dans le trioctîle 135° ; dans le biquintîle 144° ; dans le quincunce 150° ; dans l'opposition 180°.

Ces angles ou intervalles se comptent par les degrés de longitude des planètes, tellement que les aspects sont censés les mêmes, soit qu'une planète se trouve dans l'écliptique, ou qu'elle soit hors de ce cercle.

On divise ordinairement les aspects en partiles et platiques. Les aspects partiles ont lieu quand les planètes sont distantes les unes des autres d'autant de degrés précisément qu'en contient quelqu'une des divisions précédentes. Il n'y a que ceux-là qui soient proprement des aspects. Les aspects platiques arrivent quand les planètes ne sont pas les unes par rapport aux autres précisément dans quelqu'une des divisions dont nous venons de parler. Voyez INFLUENCE. (O)

ASPECT, s. m. On dit ce bâtiment présente un bel aspect, c'est-à-dire qu'il parait d'une belle ordonnance à ceux qui le regardent, et qu'il jette dans une admiration telle que celle qu'on éprouverait à la vue du péristyle et des façades intérieures du Louvre, si le pied du péristyle était dégagé de tous les bâtiments subalternes qui l'environnent ; et si ceux qu'on vient d'ériger dans la grande cour de ce palais, n'offusquaient et ne masquaient point l'aspect de la décoration intérieure des façades, dont l'ordonnance fait autant d'honneur au dernier siècle, que les bâtiments dont nous parlons déshonorent celui où nous vivons.

On dit aussi que tel ou tel palais, maison ou château est situé dans un bel aspect, lorsque du pied du bâtiment on découvre une vue riante et fertile, telle que celles du château neuf de S. Germain en Laye, de Meudon, de Marly, etc. (P)

ASPECT ou SOLAGE, c'est la même chose qu'exposition : il y en a quatre différentes ; celle du couchant, du levant, du nord, et du midi. L'exposition du levant voit le soleil depuis le matin jusqu'à midi, celle du couchant a le soleil depuis midi jusqu'au soir. L'exposition du midi est la plus riche de toutes, elle commence à neuf heures du matin jusqu'à quatre heures du soir ; et celle du nord ou du septentrion est la plus mauvaise, surtout dans les terres froides et humides, n'ayant de soleil qu'environ deux heures le matin et autant le soir ; mais aussi elle n'est pas si sujette à la gelée.

Quand on veut jouir de deux expositions en même temps, on construit des murs obliques où le soleil glisse, et y demeure suffisamment pour que les arbres se trouvent exposés au midi et au levant.

Rien ne contribue tant à la bonne santé qu'une bonne exposition, et les végétaux, par la vigueur de leur pousse, nous montrent assez combien elle leur est nécessaire. Ceux de tous les végétaux qui ont le plus besoin d'une bonne exposition, sont les orangers, les myrtes et autres arbres à fleurs ; s'ils étaient trop exposés aux vents, surtout à ceux du nord, ils seraient bientôt ruinés.

Les arbres fruitiers demandent aussi différentes expositions ; les pêchers veulent le midi et le levant, les poiriers le levant et le couchant ; les pommiers et les abricotiers peuvent venir à toutes sortes d'expositions et en plein vent ; les pruniers viennent fort bien au nord et au couchant ; les figuiers réussissent mieux au levant et au midi que par-tout ailleurs. (K)