Par la loi des douze tables, les femmes étaient appelées à la succession avec les mâles, suivant leur degré de proximité, et sans distinction de sexe. Mais la jurisprudence changea dans la suite ; et par la loi Voconia les femmes furent exclues du privilège de l'agnation, excepté celles qui étaient dans le degré même de consanguinité, c'est-à-dire les sœurs de celui qui était mort intestat : et voilà d'où vint la différence entre les agnats et les cognats.

Mais cette distinction fut dans la suite abolie par Justinien, Institut. IIIe 10. et les femmes furent rétablies dans les droits de l'agnation ; en sorte que tous les descendants paternels, soit mâles ou femelles, furent admis indistinctement à lui succéder suivant le degré de proximité.

Par-là le mot de cognation rentra dans la signification naturelle, et signifia tous les parents, tant du côté du père que du côté de la mère ; et agnation signifia seulement les parents du côté paternel.

Les enfants adoptifs jouissaient aussi des privilèges de l'agnation, que l'on appelait à leur égard civile, par opposition à l'autre qui était naturelle.