La seconde alliance est celle que Dieu fit avec l'homme après son péché, en lui promettant non seulement le pardon, pourvu qu'il fit pénitence, mais aussi la venue du Messie, qui le racheterait et toute sa race de la mort du péché, et de la seconde mort qui est celle de l'éternité. S. Paul, en plusieurs endroits, nous parle de ce pacte, par lequel le second Adam a racheté et délivré de la mort ceux que le premier Adam avait fait condamner à mourir. Sicut in Adam omnes moriuntur, ita in Christo omnes vivificabuntur. Et ailleurs : sicut per hominem peccatum in hunc mundum introivit, et per peccatum mors.... Sicut per inobedientiam unius hominis peccatores constituti sunt multi, ita et per unius obeditionem justi constituentur multi. Et le Seigneur parlant au serpent, dit : Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta race et la sienne ; elle te brisera la tête, et tu l'attaqueras en secret par le talon. La postérité de la femme qui doit briser la tête du serpent, est le Messie ; par sa mort, il a fait périr le diable, qui avait l'empire de la mort : Ut per mortem destrueret eum qui habebat mortis imperium, id est diabolum. I. Cor. XVe 22. Rom. Ve 12. 19. Genèse IIIe 15. Hebr. IIe 14.

Une troisième alliance est celle que le Seigneur fit avec Noé, lorsqu'il lui dit de bâtir une arche ou un grand vaisseau pour y sauver les animaux de la terre, et pour y retirer avec lui un certain nombre d'hommes, afin que par leur moyen il put repeupler la terre après le déluge. Genèse VIe 18.

Cette alliance fut renouvellée cent vingt-un ans après ; lorsque les eaux du déluge s'étant retirées, et Noé étant sorti de l'arche avec sa femme et ses enfants, Dieu lui dit : Je vais faire alliance avec vous et avec vos enfants après vous, et avec tous les animaux qui sont sortis de l'arche, en sorte que je ne ferai plus périr toute chair par les eaux du déluge ; et l'arc-en-ciel que je mettrai dans les nues sera le gage de l 'alliance que je ferai aujourd'hui avec vous. Genèse IX. VIIIe IXe Xe XIe

Toutes ces alliances ont été générales entre Adam et Noé et toute leur postérité : mais celle que Dieu fit dans la suite avec Abraham fut plus limitée ; elle ne regardait que ce patriarche et sa race, qui devait naître de lui par Isaac. Les autres descendants d'Abraham par Ismael et par les enfants de Cethura, n'y devaient point avoir de part. La marque ou le sceau de cette alliance fut la circoncision, que tous les mâles de la famille d'Abraham devaient recevoir le huitième jour après leur naissance ; les effets et les suites de ce pacte sont sensibles dans toute l'histoire de l'ancien Testament : la venue du Messie en est la consommation et la fin. L'alliance de Dieu avec Adam forme ce que nous appelons l'état de nature ; l'alliance avec Abraham expliquée dans la loi de Moyse, forme la loi de rigueur ; l'alliance de Dieu avec tous les hommes par la médiation de Jesus-Christ, fait la loi de grâce. Genèse XIIe 1. 2. XVIIe 10. 11. 12.

Dans le discours ordinaire nous ne parlons guère que de l'ancien et du nouveau Testament ; de l'alliance du Seigneur avec la race d'Abraham, et de celle qu'il a faite avec tous les hommes par Jesus-Christ, parce que ces deux alliances contiennent éminemment toutes les autres qui en sont des suites, des émanations, et des explications : par exemple, lorsque Dieu renouvelle ses promesses à Isaac et à Jacob, et qu'il fait alliance à Sinaï avec les Israélites, et leur donne sa loi : lorsque Moyse peu de temps avant sa mort, renouvelle l'alliance que le Seigneur a faite avec son peuple, et qu'il rappelle devant leurs yeux tous les prodiges qu'il a faits en leur faveur : lorsque Josué se sentant près de sa fin, jure avec les anciens du peuple une fidélité inviolable au Dieu de leurs pères, tout cela n'est qu'une suite de la première alliance faite avec Abraham. Josias, Esdras, Néhémie, renouvellèrent de même en différents temps leurs engagements et leur alliance avec le Seigneur ; mais ce n'est qu'un renouvellement de ferveur, et une promesse d'une fidélité nouvelle à observer les lois données à leurs pères. Exode XIe 24. VIe 47. xjx. 5. Deuter. xxjx. Jos. xxiij. et xxjv. Reg. XVIIIe Paral. II. xxij.

La plus grande, la plus solennelle, la plus excellente, et la plus parfaite de toutes les alliances de Dieu avec les hommes, est celle qu'il fait avec nous par la médiation de Jesus-Christ : alliance éternelle qui doit subsister jusqu'à la fin des siècles, dont le fils de Dieu est le garant, qui est cimentée et affermie par son sang, qui a pour fin et pour objet la vie éternelle, dont le sacerdoce, le sacrifice, et les lois sont infiniment plus relevées que celles de l'ancien Testament. Voyez saint Paul, dans les épitres aux Galates et aux Hébreux. (G)

ALLIANCE, s. f. (Jurisprudence et Histoire ancienne) union ou liaison de deux personnes ou de deux familles par le mariage, qu'on appelle autrement affinité. Voyez AFFINITE. Ce mot vient de la préposition latine ad, et de ligare, lier.

La loi des douze tables défendait les alliances entre les personnes d'un rang et d'une condition inégale ; et l'on dit qu'en Portugal les filles de qualité ne sauraient s'allier à des gens qui n'aient jamais été à la guerre.

ALLIANCE se dit aussi des ligues et des traités qui se font entre des Souverains et des Etats, pour leur sûreté et leur défense commune. Voyez TRAITE, LIGUE, etc.

La triple alliance entre l'Angleterre, la Hollande, et la Suède, est très-fameuse. La quadruple alliance entre la France, l'Empire, l'Angleterre et la Hollande, ne l'est pas moins.

Alliés, dans ce même sens, est synonyme à confédérés : ainsi l'on dit : le Roi et ses alliés. Voyez CONFEDERATION.

Quoique le titre d'allié des Romains fût une espèce de servitude, il était pourtant fort recherché. Polybe raconte qu'Ariarathes offrit un sacrifice d'action de grâce aux Dieux pour l'avoir obtenu. La raison en était que dès-lors ces alliés n'avaient plus rien à craindre d'aucun autre peuple.

Les Romains avaient différentes sortes d'alliés : quelques-uns participaient avec eux aux privilèges des citoyens, comme les Latins et les Herniques ; d'autres leur étaient unis en conséquence de leur fondation, comme les colonies sorties de Rome ; d'autres y tenaient par les bienfaits qu'ils en avaient reçus, comme Massinissa, Eumenes et Attale, qui leur étaient redevables de leurs états ; d'autres l'étaient en conséquence de traités libres, mais qui aboutissaient toujours à la fin à les rendre sujets de Rome, comme les Rois de Bithynie, de Cappadoce, d'Egypte, et la plupart des villes de Grèce ; d'autres enfin l'étaient par des traités forcés et en qualité de vaincus ; car les Romains n'accordaient jamais la paix à un ennemi qu'ils ne fissent une alliance avec lui, c'est-à-dire qu'ils ne subjuguaient jamais aucun peuple qui ne lui servit à en subjuguer d'autres. Voyez Considérat. sur les causes de la grandeur des Rom. c. VIe p. 62. et seq. (H)

ALLIANCE, marchandise d'Orfèvre, bague ou jonc que l'accordé donne à son accordée ; elle est faite d'un fil d'or et d'un fil d'argent en lacs.