Dans ce sens le mot absis se prend aussi pour concha, camera, presbyterium, par opposition à nef, ou à la partie de l'église où se tenait le peuple ; ce qui revient à ce que nous appelons chœur et sanctuaire. Voyez NEF, CHOEUR, etc.

L'apsis était bâti en figure hémisphérique, et consistait en deux parties, l'autel et le presbytère, ou sanctuaire. Dans cette dernière partie étaient contenues les stalles ou places du clergé, et entr'autres le trône de l'évêque, qui était placé au milieu ou dans la partie la plus éloignée de l'autel. Peut-être, dit M. Fleury, les Chrétiens avaient-ils voulu d'abord imiter la séance du sanhedrin des Juifs, où les juges étaient assis en demi-cercle, le président au milieu : l'évêque tenait la même place dans le presbytère. L'autel était à l'autre extrémité vers la nef, dont il était séparé par une grille ou balustrade à jour. Il était élevé sur une estrade, et sur l'autel était le ciboire ou la coupe, sous une espèce de pavillon ou de dais. Voyez Cordemoy, mém. de Trév. Juillet 1710, pag. 1268 et suiv. Fleury, mœurs des Chrét. tit. XXXV.

On faisait plusieurs cérémonies à l'entrée ou sous l'arcade de l'apsis, comme d'imposer les mains, de revêtir de sacs et de cilices les pénitens publics. Il est aussi souvent fait mention dans les anciens monuments, des corps des saints qui étaient dans l'apsis. C'étaient les corps des saints évêques, ou d'autres saints, qu'on y transportait avec grande solennité. Synod. 32. Carth. can. 32. Spelman.

Le trône de l'évêque s'appelait anciennement apsis, d'où quelques-uns ont cru qu'il avait donné ce nom à la partie de la basilique dans laquelle il était situé ; mais, selon d'autres, il l'avait emprunté de ce même lieu. On l'appelait encore apsis gradata, parce qu'il était élevé de quelques degrés au-dessus des sièges des prêtres ; ensuite on le nomma exhedra, puis trône et tribune. Voyez TRIBUNE.

Apsis était aussi le nom d'un reliquaire ou d'une chasse, où l'on renfermait anciennement les reliques des Saints, et qu'on nommait ainsi, parce que les reliquaires étaient faits en arcade ou en voute ; peut-être aussi à cause de l'apsis où ils étaient placés, d'où les Latins ont formé capsa, pour exprimer la même chose. Ces reliquaires étaient de bois, quelquefois d'or, d'argent, ou d'autre matière précieuse, avec des reliefs, et d'autres ornements ; on les plaçait sur l'autel, qui, comme nous l'avons dit, faisait partie de l'apsis, qu'on a aussi nommé quelquefois le chevet de l'église, et dont le fond, pour l'ordinaire, était tourné à l'orient. Voyez du Cange, Descript. S. Sophiae. Spelman. Fleury, loc. cit. (G)