S. m. en Chimie, est une combinaison ou un alliage du mercure avec quelqu'un des métaux. Voyez AMALGAMATION, MERCURE, METAL. Ce mot est formé du Grec ἄμα, simul, ensemble, et de γάμειν, jungère, joindre.

L'amalgame du mercure avec le plomb est une substance molle, friable, et de couleur d'argent. Voyez PLOMB.

Si on lave cet amalgame avec de l'eau bien claire et qui soit chaude, et qu'on le broye en même temps dans un mortier de verre, les impuretés du métal se mêleront avec l'eau ; et si l'on change l'eau et qu'on répète la lotion plusieurs fais, le métal se purifiera de plus en plus. Un des plus grands secrets de la Chimie, selon Boerhaave, c'est de trouver moyen d'avoir à la fin la liqueur aussi pure et aussi nette, que lorsqu'elle a été versée sur l'amalgame ; ce qui pourrait fournir une méthode d'annoblir les métaux, ou de les retirer des métaux moins précieux. Voyez TRANSMUTATION, PIERRE PHILOSOPHALE, etc.

Cette manière philosophique de purifier les métaux, peut s'appliquer à tous les métaux, excepté au fer. Voyez AMALGAMATION.

Les amalgames s'amollissent par la chaleur, et au contraire se durcissent par le froid. Les métaux amalgamés avec le mercure, prennent une consistance molle et quelquefois presque fluide, selon la quantité du mercure qu'on y a employée.

On peut retirer les métaux du mercure et les remettre dans leur premier état par le moyen du feu. Le mercure est volatil, et cede bien plus aisément au feu que ne font les métaux ; c'est pourquoi en mettant l'amalgame sur le feu, le mercure se dissipe et le métal reste divisé en petites parties, ce qui est l'effet du mercure qui a dissous le métal qui est ainsi réduit en poudre, qu'on nomme quelquefois chaux. Voyez CHAUX D'OR.

Si on veut ne pas perdre ainsi le mercure par l'évaporation, il faut faire l'opération dans des vaisseaux clos, dans une cornue avec son récipient, et y faire distiller le mercure comme on fait dans la révivification du mercure de son cinnabre.

Et pour avoir le métal dans son premier état, tel qu'il était avant que d'en faire l'amalgame, on prend la poudre ou la chaux du métal, qui reste après en avoir retiré le mercure, et on fait fondre ce reste dans un creuset.

L'amalgame est un moyen dont on se sert dans plusieurs pays pour tirer l'or et l'argent de leurs mines. On broye ces mines avec du mercure qui se charge de ce qu'elles ont de fin, c'est-à-dire de ce qu'elles ont d'or ou d'argent, et qui ne se mêle point avec la terre, ni avec la pierre ; de sorte que le mercure étant retiré de la mine par son propre poids et par la lotion qu'on fait de ce mercure dans de l'eau, on retire par la cornue le mercure, qui laisse le métal qui était dans la mine. (M)