Métaphysique & Physique

S. m. (Métaphysique et Physique) C'est une substance étendue et impénétrable, qui est purement passive d'elle-même, et indifférente au mouvement ou au repos, mais capable de toute sorte de mouvement, de figure et de forme. Voyez SUBSTANCE, SOLIDE, MOUVEMENT, etc.

Les corps, selon les Péripatéticiens, sont composés de matière, de forme et de privation ; selon les Epicuriens et les Corpusculaires, d'un assemblage d'atomes grossiers et crochus ; selon les Cartésiens, d'une certaine portion d'étendue ; selon les Newtoniens, d'un système ou assemblage de particules solides, dures, pesantes, impénétrables et mobiles, arrangées de telle ou telle manière : d'où résultent des corps de telle ou telle forme, distingués par tel ou tel nom. Voyez ATOME.

S. f. (Métaphysique et Physique) qualité de ce qui ne se peut pénétrer ; propriété des corps qui occupent tellement un certain espace, que d'autres corps ne peuvent plus y trouver de place. Voyez MATIERE.

Quelques auteurs définissent l'impénétrabilité, ce qui distingue une substance étendue d'avec une autre, ou ce qui fait que l'extension d'une chose est différente de celle d'une autre ; en sorte que ces deux choses étendues ne peuvent être en même lieu, mais doivent nécessairement s'exclure l'une l'autre. Voyez SOLIDITE.

S. f. (Métaphysique et Physique) substance étendue, solide, divisible, mobîle et passible, le premier principe de toutes les choses naturelles, et qui par ses différents arrangements et combinaisons, forme tous les corps. Voyez CORPS.

Aristote établit trois principes des choses, la matière, la forme, et la privation. Les Cartésiens ont rejeté celui-ci ; et d'autres rejettent les deux derniers.

S. f. (Physique et Métaphysique) science des causes finales. Voyez CAUSE FINALE, et joignez-y les réflexions suivantes du chancelier Bacon.

L'examen des causes finales est, dit-il, plus dans l'ordre de la Morale que de la Physique, qui s'appauvrira toutes les fois qu'elle voudra étudier les faits dans les motifs, et qu'au lieu de s'informer comment la nature opere, elle demandera pourquoi. Cette curiosité, qui vient d'une inquiétude naturelle de l'esprit, et de son penchant secret à franchir les limites, peut avoir sa place, mais à la suite de toutes les autres questions. La Providence nous permet de suivre ses voies pour les adorer, mais non pas d'approfondir ses vues. Elle se plait à faire sortir du cours de la nature des événements inopinés, où tous nos jugements vont échouer ; et par ces routes secrètes qui la dérobent à nos yeux, elle devient plus respectable encore sous le voîle du mystère, que si elle avait marqué dans tous ses pas les desseins de sa sagesse.