S. f. (Géométrie) La courbe aux approches égales, accessus aequabilis, demandée aux Géomètres par M. Leibnitz, est fameuse par la difficulté qu'ils eurent à en trouver l'équation. Voici la question.

Trouver une courbe le long de laquelle un corps descendant par l'action seule de la pesanteur, approche également de l'horizon en des temps égaux, c'est-à-dire trouver la courbe A M P (fig. 40. Anal.), qui soit telle que si un corps pesant se meut le long de la concavité A M P de cette courbe, et qu'on tire à volonté les lignes horizontales Q M, R N, S O, T P, etc. également distantes l'une de l'autre, il parcoure en temps égaux les arcs M N, N O, O P, etc. terminés par ces lignes.

MM. Bernoulli, Varignon et d'autres, ont trouvé que c'était la seconde parabole cubique, placée de manière que son sommet A fût sa partie supérieure. On doit de plus remarquer que le corps qui la doit décrire, pour s'approcher également de l'horizon en temps égaux, ne peut pas la décrire dès le commencement de sa chute. Il faut qu'il tombe d'abord en ligne droite d'une certaine hauteur V A, que la nature de cette parabole détermine ; et ce n'est qu'avec la vitesse acquise par cette chute qu'il peut commencer à s'approcher également de l'horizon en temps égaux.

M. Varignon a généralisé la question à son ordinaire, en cherchant la courbe qu'un corps doit décrire dans le vide pour s'approcher également du point donné en temps égaux, la loi de la pesanteur étant supposée quelconque.

M. de Maupertuis a aussi résolu le même problème, pour le cas où le corps se mouvrait dans un milieu résistant comme le carré de la vitesse, ce qui rend la question beaucoup plus difficîle que dans le cas où l'on suppose que le corps se meuve dans le vide. Voyez Hist. acad. royale des Scienc. an. 1699. pag. 82. et an. 1730, pag. 129. Mém. p. 333. Voyez aussi DESCENTE, ACCELERATION. (O)

APPROCHE, greffer en approche. Voyez GREFFE.

APPROCHE, terme de Fondeur de caractères d'Imprimerie, par lequel on entend la distance que doivent avoir les lettres d'Imprimerie, à côté les unes des autres : un a, un b, etc. qui dans un mot seraient trop distants des autres lettres, seraient trop gros et mal approchés.

On appelle un caractère approché, quand toutes les lettres sont fort pressées les unes contre les autres ; les Imprimeurs font quelquefois faire des caractères de cette façon, pour qu'il tienne plus de mots dans une ligne et dans une page, qu'il n'en aurait tenu sans cela. Les lettres ainsi approchées ménagent le papier, mais ne font jamais des impressions élégantes. Voyez IMPRIMERIE.

APPROCHE, s. f. terme d'Imprimerie : on entend par approche, ou l'union de deux mots qui sont joints, quoiqu'ils doivent être espacés ; ou la desunion d'un mot dont les syllabes sont espacées, quand elles doivent être jointes. Ces deux défauts viennent de la négligence ou de l'inadvertance du compositeur.

APPROCHES, s. f. terme de Fortification, qui signifie les différents travaux que font les assiégeants pour s'avancer et aborder une forteresse ou une place assiégée. Voyez les Pl. de l'Art milit. Voyez aussi TRAVAUX et FORTIFICATIONS. Les principaux travaux des approches sont les tranchées, les mines, la serpe, les logements, les batteries, les galeries, les épaulements, etc. Voyez ces articles.

Les approches ou lignes d'approches se font ordinairement par tranchées ou chemins creusés dans la terre. Voyez TRANCHEES.

Les approches doivent être liées ensemble par des parallèles ou lignes de communication. Voyez COMMUNICATION.

Les assiégés font ordinairement des contre-approches, pour interrompre et détruire les approches des ennemis. Voyez CONTRE-APPROCHES. (Q)