lupus, s. m. (Histoire naturelle, Zoologie) animal quadrupede qui a beaucoup de rapport avec les grands chiens mâtins, pour la taille, les proportions du corps, et la conformation intérieure. Le principal trait qui distingue la face du loup de celle du mâtin, est dans la direction de l'ouverture des paupières qui est fort inclinée, au lieu d'être horizontale, comme dans les chiens. Les oreilles sont droites. Le loup a le corps plus gros que le mâtin, les jambes plus courtes, la tête plus large, le front moins élevé, le museau un peu plus court et plus gros, les yeux plus petits et plus éloignés l'un de l'autre. Il parait plus robuste, plus fort et plus gros ; mais la longueur du poil contribue beaucoup à cette apparence, principalement le poil de la tête qui est au-devant de l'ouverture des oreilles, celui du cou, du dos, des fesses, et de la queue qui est fort grosse. Les couleurs du poil sont le noir, le fauve, le gris, et le blanc mêlé différemment sur différentes parties. Le loup est très-carnassier, naturellement grossier et poltron, mais ingénieux par le besoin et hardi par nécessité. Il attaque en plein jour les animaux qu'il peut emporter, tels que les agneaux, les chevreaux, les petits chiens, quoiqu'ils soient sous la garde de l'homme. Mais lorsqu'il a été maltraité par les hommes ou par les chiens, il ne sort que la nuit ; il rôde autour des habitations ; il attaque les bergeries ; il creuse la terre pour passer sous les portes ; et lorsqu'il est entré, il met tout à mort avant de choisir et d'emporter sa proie. Lorsqu'il n'a pu rien trouver dans les lieux habités, il se met en quête au fond des bois ; il poursuit les animaux sauvages ; enfin, dans l'extrême besoin, il se jette sur les femmes et les enfants, et même sur les hommes. Les loups qui se sont accoutumés à manger de la chair humaine en suivant les armées, attaquent les hommes par préférence : on les appelle loups-garoux, c'est-à-dire loup dont il faut se garer. Quoique le loup ressemble beaucoup au chien par la conformation du corps, cependant ils sont antipathiques par nature, et ennemis par instinct. Les jeunes chiens fuient les loups ; les chiens qui ont assez de force, les combattent à toute outrance. Si le loup est plus fort, il dévore sa proie : au contraire le chien abandonne le loup qu'il a tué ; il sert de pâture à d'autres loups, car ces animaux s'entre-dévorent : s'il s'en trouve un qui soit griévement blessé, les autres s'attroupent pour l'achever. On apprivoise de jeunes loups ; mais avec l'âge ils reprennent leur caractère féroce, et retournent, s'ils le peuvent, à leur état sauvage. Les louves deviennent en chaleur dans l'hiver ; les vieilles à la fin de Décembre, et les jeunes au mois de Février ou au commencement de Mars. Leur chaleur ne dure que douze ou quinze jours. Elles portent pendant environ trois mois et demi ; elles font ordinairement cinq ou six petits, quelquefois sept, huit, et même neuf, et jamais moins de trois. Elles mettent bas au fond d'un bois, dans un fort, sur une grande quantité de mousse qu'elles y apportent pour servir de lit à leurs petits. Ils naissent les yeux fermés comme les chiens ; la mère les alaite pendant quelques semaines, et leur donne ensuite de la chair qu'elle a mâchée. Au bout de six semaines ou deux mois, ils sortent avec la mère qui les mène boire ; ils la suivent ainsi pendant plusieurs mois ; elle les ramène au gîte ; les cache, lorsqu'elle craint quelque danger ; et si on les attaque, elle les défend avec fureur. Les mâles et les femelles sont en état d'engendrer à l'âge d'environ deux ans ; ils vivent quinze ou vingt ans. La couleur et le poil de ces animaux changent suivant les différents climats, et varient quelquefois dans le même pays. Il y a des loups dans toutes les parties du monde. Histoire natur. géner. et part. tom. VII.
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