Lovesteniensis comitatus, (Géographie) petit comté d'Allemagne en Franconie, long de quatre lieues sur deux de large, et n'ayant rien de remarquable.

Il n'en est pas de même du château de Loewenstein en Hollande, situé à la pointe de l'île de Bomenel, entre la Meuse et le Wahal, vis-à-vis de Workum. Ce château réservé de nos jours pour les prisonniers d'état, est bien autrement cher aux habitants des Provinces-Unies, pour avoir été le premier lieu qui affranchit les peuples belgiques du joug tyrannique espagnol. Un nommé Henri Ruyter, nom heureux aux Hollandais, homme plein de bravoure, fit en 1571, une des actions les plus hardies, dont il soit parlé dans l'histoire. Il osa le premier, et lui quatrième, lever l'étendard de la liberté contre toute la puissance du duc d'Albe. Il surprit ce château de Loewenstein, y entra en habit de cordelier, avec ses trois compagnons, égorgea la garnison, et se rendit maître de la place. Le duc d'Albe envoya des troupes qui le canonnèrent, et fondirent dedans par la breche. Ruyter n'espérant aucune capitulation, se jette dans le magasin des poudres ; là tenant d'une main le sabre dont il était armé, épuisé et percé de coups, il mit de l'autre main le feu aux poudres, et fit sauter avec lui la plus grande partie de ses ennemis. Cet explait releva singulièrement le courage des confédérés. Dèslors on ne vit plus de leur part que des armées en campagne, des flottes sur mer, des villes attaquées et emportées d'assaut. Ce fut un feu qui courut toute la Flandres. La Zélande, la Gueldres, l'Ovérissel, la Frise occidentale, embrassèrent le parti de la Hollande ; et l'entière défection de la tyrannie d'Espagne s'acheva l'année suivante. (D.J.)